Florange : retour sur un feuilleton à rebondissement

En octobre 2011, ArcelorMittal mettait temporairement à l'arrêt ses deux hauts-fourneaux situés en Moselle. Depuis, ils n'ont pas repris leur activité et début octobre 2012, le sidérurgiste donnait deux mois au gouvernement pour trouver un repreneur pour ces installations. Vendredi, à l'issue d'âpres négociations, le gouvernement a obtenu d'ArcelorMittal qu'il s'engage à préserver l'emploi du site et y investisse 180 millions d'euros en cinq ans.
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C'est fait. Un accord a été trouvé vendredi soir entre le gouvernement et ArcelorMittal pour la reprise du site de Florange, mettant fin à un feuilleton qui dure depuis l'arrêt de deux hauts-fourneaux à l'automne 2011. A l'issue d'âpres négociations, ArcelorMittal s'est donc engagé à préserver l'emploi du site et investisse 180 millions d'euros en cinq ans dans le site, suscitant pourtant des réactions mitigées de la part des syndicats et des politiques. Jean-Marc Ayrault a ainsi déclaré qu'"il n'y aura pas de plan social", préservant ainsi l'emploi des 2.700 salariés du site.

Le groupe, qui souhaitait fermer la filière chaude (production d'acier brut, comprenant les hauts-fourneaux), s'est finalement engagé à "maintenir les hauts-fourneaux" en l'état dans l'attente de la réalisation d'un projet européen de captage et de stockage de CO2, baptisé Ulcos, a expliqué le Premier ministre.

Ainsi, le projet d'une nationalisation transitoire n'a pas été retenu. "Le gouvernement n'a pas retenu l'hypothèse (..) au vu des engagements qu'il a obtenus d'ArcelorMittal", des engagements "inconditionnels", s'est justifié Jean-Marc Ayrault. Toutefois, une source à Matignon citée par l'AFP a pourtant reconnu qu'"il n'y avait pas (eu) de repreneur crédible et ferme".

Voici les moments-clés de ce feuilleton :

La perspective d'une nationalisation... aussitôt démentie

Le 29 novembre, les syndicats affichent leur optimisme. Selon eux, l'Etat pourrait revendre 1% de ses parts dans GDF Suez, ce qui représente 420 millions d'euros, afin d'acheter le complexe sidérurgique. Le ministre du Redressement productif a toutefois démenti dans la foulée.

» Florange : pour les syndicats, l'Etat pourrait céder 1% de GDF Suez pour nationaliser le complexe

Pourtant la veille de cette annonce, Arnaud Montebourg assurait qu'un repreneur était prêt à mettre 400 millions d'euros sur la table pour reprendre le site.

» Un repreneur veut investir 400 millions d'euros dans le site de Florange

26 novembre : la fronde de Montebourg

Ce jour-ci, le ministre du redressement productif, échaudé de voir les négociations patauger, s'emporte. "Nous ne voulons plus de Mittal en France parce qu'ils n'ont pas respecté la France", s'est-il emporté.

» Florange : pour Montebourg, Mittal n'est plus le bienvenu en France

23 novembre : Mittal juge que la vente de Florange mettrait en péril ses activités

Vendre la totalité du site de Florange "mettrait en péril la viabilité du reste des activités d'ArcelorMittal en France" a fait valoir le groupe ce vendredi 23 novembre via un communiqué. Fin septembre, Arnaud Montebourg avait promis l'adoption sous trois mois d'un texte de loi visant à forcer la vente des deux hauts fourneaux par ArcelorMittal en cas d'arrêt de ces derniers.

1er octobre 2012 : début du compte à rebours

Le 1er octobre, la direction d'ArcelorMittal annonçait son intention de fermer définitivement les hauts fourneaux de Florange et donnait donc deux mois au gouvernement pour trouver une entreprise susceptible de reprendre l'exploitation de la phase liquide de l'usine. Le sidérurgiste souhaite céder uniquement les deux hauts-fourneaux et non l'ensemble du site mosellan.

» Florange: le gouvernement a deux mois pour trouver un repreneur

Dans le courant du mois d'octobre, des noms d'entreprises intéressées par une éventuelle reprise de ces installations ont circulé. Fin octobre, Les Echos annonçaient que le russe Severstal était entré en négociations avec ArcelorMittal dès la mi-octobre.

» Lueur d'espoir pour les salariés de Florange

Mais déjà, les négociations semblaient compliquées puisque le russe souhaitait proposer une reprise de l'ensemble du site de Florange, ce à quoi s'oppose ArcelorMittal.

» Qui est le russe Severstal, cette "étoile du Nord" qu'on dit intéressée par Florange ?

Des offres de reprise mystérieuses

Cette semaine du 19 novembre a été riche en rebondissements. Lundi, les syndicats étaient conviés à un Comité central d'entreprise extraordinaire afin de faire le point sur les possibles repreneurs des deux hauts fourneaux de Florange.

» ArcelorMittal : les syndicats conviés pour faire le point sur les repreneurs

Sans révéler de nom, le ministre du Redressement production Arnaud Montebourg faisait état mercredi 21 novembre de deux offres de reprises...

» Florange : Montebourg dit avoir deux repreneurs

... une information démentie sur le champs par le sidérurgiste :

» Florange : ArcelorMittal dit ne pas avoir connaissance des offres évoquées par Montebourg

Arnaud Montebourg a même évoqué une possible nationalisation du site en parlant d'un éventuel "contrôle public temporaire". Une éventualité immédiatement écartée par le ministre du Travail Michel Sapin qui a déclaré ce vendredi matin que "on est plus à une époque où on nationalise la sidérurgie". "La bonne solution, c'est d'examiner les propositions faites par d'autres entreprises pour faire en sorte que ArcelorMittal accepte de vendre à pas cher (...) et de manière qui soit cohérente, de manière qui soit tenable", a expliqué le ministre du Travail ce vendredi matin au micro de LCI.

» Michel Sapin : "on est plus à une époque où on nationalise la sidérurgie"

ArcelorMittal réitère son refus de céder l'ensemble du site

Alors que le gouvernement a de nouveau plaidé pour une vente du site dans sa totalité, ArcelorMittal lui a fermement répondu qu'une vente "des activités aval de Florange mettrait en péril la viabilité" du reste des activités du groupe en France", par le biais d'un communiqué daté du 23 novembre.

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Commentaires 4
à écrit le 03/12/2012 à 11:04
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Montebourg qui sait qu'en Inde les vaches sont sacrées,aurait dit mais cela reste à confirmer : " Chez nous Mr Mittal on compte les bouses après la foire d'empoigne"!!!

à écrit le 01/12/2012 à 21:37
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Personnellement j'en ai marre de l'ordinateur et de toute les connections virtuelles qu'elle nous impose car, certain, nous en sommes dépendant!

à écrit le 01/12/2012 à 21:30
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Comme tout feuilleton " Feu de l'amour" le spectateur est roi! Vous sentez vous manipuler ?

le 01/12/2012 à 21:43
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Oui! on nous manipule! mais on aime ça!

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