LTDE

En Moselle, le Val d’Alzette renaît en écocité

Au cœur d’un ancien bassin minier, le Val d’Alzette aurait pu être victime de la concurrence de son voisin Luxembourgeois. Pourtant, entre méthanisation et géothermie, le territoire entame sa mue en écocité pionnière.
Le Val d'Alzette, un territoire en pleine mutation écologique.
Le Val d'Alzette, un territoire en pleine mutation écologique. (Crédits : DR)

Au nord de Metz, les huit communes du Val d'Alzette font face à un ogre : le Luxembourg et son PIB par habitant 2,5 fois supérieur à la moyenne européenne qui attire 94 000 travailleurs transfrontaliers lorrains. Lorsque le Grand-Duché lance le projet de reconversion du site industriel de Belval, Julien Vian, directeur général des services pour la Communauté de Communes Pays Haut Val d'Alzette (CCPHVA) se retrouve face à une équation complexe : « On est à quelques kilomètres, à vol d'oiseau, d'un site dans lequel sont investis trois à quatre milliards d'euros pour la construction d'une université, de centres de recherche et de logements. Il fallait donc inventer des solutions d'avenir. »

360 millions d'euros en vingt ans

Face à cette situation, l'État met en place, dès 2009, une Opération d'intérêt national (OIN) qui aboutit, trois ans plus tard, à la création de l'Établissement public d'aménagement (EPA) Alzette-Belval. Objectif : aménager 217 hectares, dont 127 de friches industrielles, avec un budget de 360 millions d'euros déployés sur vingt ans.

« Notre démarche commune avec la CCPHVA s'inscrit sur deux axes : redévelopper le nord lorrain, mais surtout inscrire ce travail dans une démarche de développement durable et de transition énergétique », analyse Hélène Bisaga, responsable du développement de l'EPA Val d'Alzette. Le projet entre ainsi dans le programme Écocité dès 2009, tandis que la CCPHVA obtient le label Territoire à énergie positive pour la croissance verte (TEPCV) en 2015.

Une déchetterie pilote unique en France

Outre la création de 8 300 nouveaux logements et la réhabilitation de 300 autres, le projet du Val d'Alzette s'appuie sur deux dispositifs énergétiques particulièrement novateurs. Portés par la CCPHVA, Prélude et Métha2 font de la déchetterie un projet pionnier. « Il s'agit de développer un système de cogénération qui consiste à produire de l'énergie grâce aux déchets verts et à de l'éolien de petite taille », explique Julian Vian. Les 800 tonnes de déchets verts annuels ainsi que l'éolienne y alimentent une chaudière de 300 KW qui produira la chaleur et l'électricité nécessaires à l'infrastructure ainsi qu'à des serres voisines.

Le système sera opérationnel dès cet été et le projet ne s'arrête pas là. Dès 2019, la déchetterie testera pendant deux ans une unité de méthanisation qui vise à produire du biogaz à partir de l'électricité convertie en hydrogène. Cette technologie dite « power to gas » est encore peu connue en France mais le carburant généré pourrait alimenter la flotte des camions de ramassage d'ordures.

Dans ce schéma ambitieux, même l'industrie historique du territoire pourrait refaire la richesse énergétique du Val d'Alzette. L'EPA étudie en effet un projet de boucle de géothermie sur les mines ennoyées. « On sait qu'il y a une ressource disponible, une eau qui circule à température constante autour de douze degrés. L'idée serait de récupérer cette chaleur pour alimenter 300 logements », poursuit Hélène Bisaga. De quoi faire du Val d'Alzette une vitrine pour la ville de demain.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 05/04/2018 à 20:09
Signaler
Que de loupés dans cette opération! la population non consultée sur les projets, des écoquartiers sur des terres agricoles, alors que des friches industrielles sont laissées à l'abandon, mieux même on recouvre la pollution des sols par une couche de...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.