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Loos-en-Gohelle, l’ancien village minier devenu écolo

Nichée au cœur du Pas-de-Calais, une petite ville de 6 700 habitants fait de la résistance. Au milieu des anciens terrils de charbon, elle croit depuis 30 ans dans l’économie verte. Le maire Jean-François Caron perpétue la transition lancée dans les années 1970 par son père Marcel, avec comme récompense aujourd’hui, 600 espèces de faune et de flore sur son sol, une baisse du taux de chômage et le développement de son économie.
Loos-en-Gohelle

C'était le coup de vent de trop. Plutôt que de restaurer la toiture de l'église de Loos-en-Gohelle près de Lens, Jean-François Caron à la tête de la petite ville depuis 2001, entreprend il y a deux ans, de faire installer 200 m² de panneaux photovoltaïques de revêtement. « Par cette démarche, on a prouvé qu'on pouvait faire du solaire dans le nord de la France », lance d'emblée son directeur de cabinet Julian Perdrigeat.

Une idée incongrue ? Pas vraiment quand on regarde les autres projets mis sur pied ces deux dernières décennies par la municipalité. Depuis 1997, pas loin de 150 logements neufs ont été construits avec les nouvelles normes écologiques et plusieurs dizaines d'autres ont été rénovés. Dans les rues, les lampadaires commandés par des horloges astronomiques, font réaliser à la commune 20 % d'économies sur l'éclairage public. « Nous, on va dans le monde de demain. On ne sait pas de quoi sera fait l'avenir mais on partage notre expérience avec les villes qui souhaitent engager leur propre transition

Une approche systémique propre à chaque territoire

Comment faire de Loos-en-Gohelle un modèle de transition énergétique pour les villages avoisinants, voire, plus ambitieux, imaginer une véritable révolution écologique à l'échelle nationale ? « Notre système fonctionne car on s'appuie sur les enjeux économiques, sociaux et environnementaux », détaille Julian Perdrigeat. Pour lui, il ne faut en aucun cas vouloir calquer à l'identique le modèle de Loos-en-Gohelle, sur d'autres communes. « Pour que ça marche, il faut prendre en compte les dimensions historiques et culturelles de chaque territoire. Et point très important, si ce n'est fondamental, pour chaque projet, les élus doivent demander l'approbation des citoyens », poursuit le directeur de cabinet.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle des éoliennes ne trônent pas encore aux pieds des terrils. « Les habitants de Loos n'en veulent pas. On respecte cette décision,  admet Julien Perdrigeat. Aujourd'hui pour que tous nos efforts soient récompensés, on doit trouver d'autres idées et surtout travailler avec les villes de l'agglomération de Lens », condition sine qua non pour multiplier les ressources énergétiques durables et changer d'échelle.

Les jeunes, messagers des pratiques écologiques

« Nous avons établi un agenda 21 avec l'objectif de réduire nos consommations énergétiques de 25 % d'ici 2025 », précise encore Julian Perdrigeat, qui compte sur la prochaine génération pour poursuivre les efforts entrepris. « Les jeunes du village sont très engagés dans ce combat. À travers les associations qu'on a créées pour eux mais aussi grâce à Internet, ils sont de très bons relais ». Le directeur de cabinet se félicite en outre de voir le taux de chômage à Loos-en-Gohelle plus bas que dans les communes alentour. « Ici, on est persuadés qu'en cinq ans, on peut changer beaucoup de choses. Il suffit d'avoir la volonté de le faire... », glisse-t-il enfin comme une bouteille à la mer, qui finira peut-être près des corons voisins.

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