Atos met 10 milliards de dollars sur la table pour s'offrir l'américain DXC Technology

Le géant français de la transformation digitale a confirmé que les deux sociétés étaient bien entrées en discussions pour « créer un leader des services digitaux bénéficiant d'une envergure mondiale ». Une acquisition record pour le groupe qui multiplie les nouvelles prises.
(Crédits : Philippe Wojazer)

Le spécialiste des services du numérique Atos a approché son concurrent américain DXC Technology en vue de le racheter pour plus de 10 milliards de dollars (environ 8,2 milliards d'euros), ce qui en ferait la plus grosse acquisition de son histoire, ont indiqué jeudi à Reuters deux sources proches du dossier.

Atos travaille avec des conseils concernant une acquisition de DXC, une ancienne filiale de Hewlett Packard Enterprise, et a officiellement approché le groupe américain cette semaine, ont déclaré les sources sous réserve d'anonymat.

Suite à cette information, le groupe Atos a « confirmé » dans un communiqué, indiquant qu'« une transaction amicale potentielle entre les deux groupes » était bien en cours « afin de créer un leader des services digitaux bénéficiant d'une envergure mondiale, et combinant leurs talents et capacité d'innovation respectives.» Mais précise toutefois qu' « à ce stade, il n'existe aucune certitude que cette approche débouchera sur un accord ou une transaction.»

De son côté, DXC, - qui fait face depuis plusieurs années à une dette croissante qui l'a obligé à lancer une revue stratégique de ses actifs -, n'a pas répondu à des demandes de commentaire de l'agence Reuters.

"DXC est trop petit pour évoluer seul dans un environnement à faible marge", a indiqué l'une des sources.

Le chiffre d'affaires de DXC est passé de 20,75 milliards de dollars en 2019 à 19,6 milliards en 2020. Parallèlement, sa dette a progressé à 9,9 milliards de dollars l'an dernier contre 7,4 milliards en 2019.

Celui qui deviendrait alors sa nouvelle maison mère emploie, lui, 110 000 collaborateurs dans le monde pour un chiffre d'affaires annuel de 12 milliards d'euros.

Une stratégie d'acquisition à plusieurs milliards

En cas de succès, le rachat de DXC permettrait à Atos de renforcer sa présence aux Etats-Unis, en lui donnant accès à un large éventail de clients et de produits, notamment des applications d'analyse et de cloud ainsi que des services d'externalisation informatique.

L'opération entraînerait également des synergies et des économies pour Atos, qui a été très actif en matière d'acquisitions au cours des 12 derniers mois, ont indiqué les sources.

En 2018, le groupe français a déboursé 3,4 milliards de dollars pour racheter la société américaine de services informatiques Syntel, ce qui constitue jusqu'à présent sa plus grosse acquisition.

Atos a multiplié ces derniers mois les opérations de rachat dans les secteurs tels que la cybersécurité, l'intelligence artificielle et le conseil numérique. Le groupe français ambitionne de faire progresser son chiffre d'affaires de 5% à 7% à moyen terme.

Le groupe a annoncé mercredi la cession de sa division Fixnetix à Options Technology pour un montant non dévoilé. Il a aussi vendu l'an dernier pour cinq milliards de dollars son activité de technologie dans la santé au fonds d'investissement Veritas Capital.

A la Bourse de Paris, le titre Atos a creusé ses pertes après cette information et reculait de 7,3% à 13h06. A New York, l'action DXC s'envolait de 17% dans les transactions en avant-Bourse.

(Avec Reuters)

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Commentaire 1
à écrit le 07/01/2021 à 23:22
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La pertinence économique m'échappe complètement, si ce n'est récupérer un portefeuille clients conséquent et attractif, mais ça fait cher le nouveau client. Ou alors, la revente de certains pans d'activités pourra peut-être permettre de récupérer une...

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