Ce n'est certainement pas un hasard si le maire divers gauche de Bourges, Yann Galut, a mis immédiatement en avant mercredi 13 décembre, au ministère de la Culture, le critère de la mobilité verte comme élément décisif pour l'obtention du titre future capitale européenne de la culture en 2028. En absence d'aéroports, c'est en train, premier transport décarboné, que les flux de visiteurs attendus tout au long de l'année 2028 se déverseront dans la Capitale du Berry. Ville moyenne comptant moins de 75.000 habitants (105.000 avec l'agglomération), située à l'écart de l'axe ligérien en Centre-Val de Loire, Bourges souffre d'un enclavement réel que son nouveau titre contribuera à briser, a fortiori de façon vertueuse.
« La distinction de capitale européenne de la culture constituera de toute évidence un levier pour une meilleure desserte ferroviaire future de la ville et du département tout entier, se félicite Serge Richard, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Cher.
Tant vis-à-vis de l'Île-de-France que des métropoles du Centre-Val de Loire, cet aspect est la clef de voute du futur développement économique que Bourges est en droit d'attendre », poursuit-il.
Des bénéfices attendus pour la filière hôtelière
A l'instar des précédentes capitales européennes de la culture dans l'Hexagone, Paris en 1989, Avignon en 2010, Lille en 2004 et Marseille en 2013, Bourges devrait bénéficier d'un afflux de visiteurs estimé à un million de visiteurs dans l'année. Une manne en premier lieu côté tourisme pour la ville qui possède des monuments emblématiques comme la cathédrale Saint-Etienne et le Palais de Jacques Cœur, tous les deux situés dans un centre médiéval rénové au début des années 2000.
« Cette augmentation profitera à l'ensemble de la chaîne de valeur de l'hôtellerie-restauration, y compris les producteurs et agriculteurs, qui souffrent de l'inflation et de la baisse du pouvoir d'achat, assure Serge Richard.
Nous espérons que la nouvelle attractivité de Bourges se traduira également par l'installation de nouveaux chefs étoilés, qui font défaut à la ville et au département tout entier », ajoute-t-il.
Au-delà de l'aspect touristique, la montée en puissance de la ville berrichonne, aujourd'hui centrée sur l'armement, avec des poids lourds comme KNDS (ex-Nexter) et MDBA, devrait faciliter aussi le redressement de pans de son économie nettement moins prospères que la Défense. C'est notamment le cas du BTP, largement pénalisé, à Bourges comme partout en France, par la hausse des taux d'intérêts.
« Ce secteur devrait bénéficier d'un rebond automatique de la part des investisseurs, pronostique un architecte berruyer. A la clé, le déblocage de programmes immobiliers actuellement gelés, comme celui de la résidence hôtelière sur le site du Bon Pasteur ».
Vers une diversification de l'économie culturelle
La ville, qui opère l'un des premiers festivals musicaux français, Le Printemps de Bourges, tablera par ailleurs sur son titre pour diversifier son économie dans le domaine de la culture.
« Bourges, où a été installée la première Maison de la culture en France en 1963, pourra capitaliser sur son image et constituer un véritable écosystème autour de cette thématique, affirme encore Serge Richard. Nous tablons ainsi à terme sur l'arrivée de sociétés d'événementielles avec les emplois induits qu'elles génèreront ».
Un autre effet vertueux que la future capitale de la culture espère donc bien voir se prolonger dans la durée après 2029.
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