Le Dacquois Arenadour reprend les thermes lorraines d'Amnéville

Le groupe thermal Arenadour poursuivra l'exploitation de la cure et des deux espaces ludiques d'Amnéville, en perte de vitesse après la crise du Covid-19. Il s'engage à reprendre 277 salariés et à combler une partie du passif laissé par le précédent exploitant.
Arenadour reprendra l'exploitation des trois sites du pôle thermal d'Amnéville, en Moselle.
Arenadour reprendra l'exploitation des trois sites du pôle thermal d'Amnéville, en Moselle. (Crédits : Destination Amnéville)

Le groupe landais Arenadour, exploitant d'établissements thermaux à Dax et à Saint-Paul-lès-Dax, a été retenu par la SPL Destination Amnéville pour reprendre l'exploitation, de la cure thermale et des espaces ludiques aquatiques de la "cité des loisirs" mosellane. Arenadour s'est engagé à reprendre l'intégralité du personnel mosellan, soit 277 salariés en CDI, et à maintenir ce niveau d'emplois pendant 15 mois. L'offre de reprise comporte un bail de douze ans et prévoit un contrat de fourniture de l'eau thermale, facturée 100.000 euros chaque année par la commune. Le loyer versé à la SPL s'établira dans un premier temps à 13,5 % du chiffre d'affaires, et pourra être révisé après 2024. Arenadour s'engage à solder une partie du passif (1,239 million d'euros) laissé par le précédent exploitant, l'Association du pôle thermal d'Amnéville. Cette dernière fera l'objet d'une liquidation amiable.

Cette opération de croissance externe permet à Arenadour (30 millions d'euros de chiffre d'affaires) d'élargir sa clientèle et de poursuivre la diversification de ses modèles économiques. Arenadour est l'une des composantes du groupe SRS (Sagesse Retraite Santé), actionnaire de plusieurs groupes de maisons de santé et de résidences de retraite en France et au Canada. L'entreprise a accueilli 27.000 curistes en 2019 dans ses six établissements thermaux, tous situés dans les Landes. Arenadour exploite aussi le complexe thermo-ludique Sourcéo, sur 4.000 mètres carrés à Saint-Paul-lès-Dax, et a été retenu en novembre 2019 pour relancer la petite station thermale d'Allègre-les-Fumades (2.300 curistes par an) dans le Gard. Dans les Landes, où Arenadour recense seulement 10 % de clientèle locale dans ses établissements, l'entreprise a développé des infrastructures d'hébergement intégré en formule hôtelière et en camping. Amnéville, qui accueille 92 % de clients locaux, n'a pas eu besoin de développer de telles installations.

L'activité thermale a subi un coup d'arrêt

Avec une fréquentation de 600.000 visiteurs en 2019, dont 16.123 curistes conventionnels, la ville mosellane revendique le premier rang parmi les sites thermaux dans le Grand-Est. L'activité de l'Association du pôle thermal, ancien exploitant de la Cure Saint-Eloy et des espaces ludiques et de bien-être Thermapolis et Villa Pompéi, a lourdement chuté en 2020. L'exploitation des trois sites a rapporté 7 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020, contre 19 millions d'euros en 2019. La courte période d'ouverture des thermes opérée entre les deux confinements sanitaires l'année passée n'a pas permis à l'exploitation d'atteindre son équilibre. "L'activité thermale subit un véritable coup d'arrêt en raison de la crise sanitaire. Mais cette situation temporaire ne doit pas freiner nos projets de développement", prévient Michel Baqué, président d'Arenadour. "Nous voulons être prêts pour la réouverture en 2021 et ne pas rater le début du match", a-t-il annoncé le 2 mars lors de la signature du contrat avec les élus locaux mosellans.

"L'association du pôle thermal était menacée de défaillance. Il était indispensable de maintenir les emplois, de maintenir l'activité et de régler le passif", résume Eric Munier, maire (Divers Centre) de cette commune de 10.000 habitants. L'association, qui a souscrit deux prêts garantis par l'Etat (PGE) pour un total de 2,7 millions d'euros, a anticipé une cessation de paiement en se plaçant sous administration judiciaire en novembre 2020. Quatre repreneurs potentiels ont été approchés et mis en concurrence. "Arenadour versera 1,239 million d'euros d'arriérés et supportera 600.000 euros de charges mensuelles avant la réouverture, sans aucune rentrée d'argent", a souligné Eric Munier. La commune renonce à 1,64 millions de loyers impayés. Le nouvel exploitant s'engage à investir 950.000 euros pendant 12 ans afin de maintenir les installations en état. La société publique locale (SPL) Destination Amnéville, en charge du patrimoine touristique de la ville et détenue par les collectivités locales, coordonnera un programme de 10 millions d'investissements, dont 2 millions d'euros destinés à une nouvelle installation de traitement des eaux usées.

Reconvertie au tourisme dans les années 1980 en réponse au déclin des activités sidérurgiques, Amnéville a fait face à de multiples difficultés sur son pôle de loisirs, où la ville accueillait 7 millions de visiteurs par an avant la crise sanitaire. Le golf, la piste de ski indoor, l'ancien cinéma 3D Imax et la salle de spectacle du Galaxie (12.500 places) ont trouvé de nouveaux opérateurs privés. La zone de loisirs est implantée en partie sur un ancien crassier compacté.

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Commentaire 1
à écrit le 10/03/2021 à 9:02
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Sympa ce chiffre de 277 salariés reprit, mais ils sont combien ce jour ? Si ils sont 277 c'est parfait en revanche si ils sont 2770 c'est lamentable...

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