Uber : les syndicats de VTC appellent au boycott après l'échec des négociations

Trois organisations syndicales de chauffeurs invitent les clients à se tourner vers d'autres applications, constatant qu'il existe de "bons élèves" pratiquant des "commissions entre 12% et 20%" (contre 25% pour Uber), et des tarifs horokilométriques "décents".
Vendredi, ces organisations avaient obtenu du secrétaire d'Etat aux Transports qu'il lance des travaux pour la mise en place d'un tarif minimum applicable au secteur des VTC.

L'intersyndicale VTC (CFDT, Actif et UDCF) a appelé mardi les clients d'Uber à se déconnecter de la plateforme pour la pousser à "améliorer la rémunération de ses chauffeurs", et les candidats à la présidentielle à "soutenir ce boycott".

"Lorsqu'un client utilise les services d'Uber, il valide un modèle économique ne permettant pas aux chauffeurs de gagner leur vie sans une durée du travail démesurée mettant en danger les chauffeurs et leurs clients", écrit l'intersyndicale (CFDT VTC/Loti - ACTIF VTC - UDCF) dans un communiqué.

Concrètement et "afin de rendre ce boycott plus visible", elles demandent aux clients d'Uber de "se déconnecter et poster une copie de son écran après sa déconnexion avec le hashtag #jeboycotteUBER". Des distributions de tracts sont également prévues et une pétition lancée sur change.org "pour qu'Uber améliore les conditions de rémunération de ses chauffeurs".

La commission d'Uber jugée trop importante

Les associations et syndicats de VTC (voitures de transport avec chauffeurs) dénoncent depuis plusieurs mois la politique tarifaire des plateformes numériques avec lesquelles ils collaborent, au premier rang desquelles Uber.

"Il n'est plus acceptable qu'un travailleur soit au volant de sa voiture 60 heures par semaine six jours sur sept pour toucher 1.700 euros nets maximum", a déclaré lors d'une conférence de presse Yazid Sekhri (CFDT VTC Loti), s'exprimant au nom de l'intersyndicale.

Les VTC visent Uber, qui a annoncé en décembre sous la pression la création d'un fonds de deux millions d'euros destiné à aider les chauffeurs en difficulté tout en refusant de baisser ses commissions de 25 à 20%. Les trois organisations de chauffeurs invitent les clients à se tourner vers d'autres applications, constatant qu'il existe de "bons élèves" pratiquant des "commissions entre 12% et 20%", et des tarifs horokilométriques "décents".

Vendredi, ces organisations avaient obtenu du secrétaire d'Etat aux Transports qu'il lance des travaux pour la mise en place d'un tarif minimum applicable au secteur des VTC. Le médiateur chargé de déminer le conflit entre chauffeurs et plateformes, Jacques Rapoport, avait fait cette recommandation si des améliorations n'étaient pas apportées par ces dernières.

Uber veut poursuivre les discussions

A l'issue d'une rencontre mardi matin entre le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies et le directeur Europe de l'Ouest d'Uber, Thibaud Simphal, la société américaine a assuré que les engagements pris au terme de la médiation étaient et seraient tenus.

"Nous voulons continuer les discussions sur les leviers susceptibles de soutenir le revenu des chauffeurs", a dit un porte-parole dans une déclaration transmise à Reuters.

"Nous apporterons notre contribution à toute réflexion technique et juridique sur la question des tarifs", a-t-il ajouté.

"Mais rappelons que tout changement sur les prix ne pourra être fait qu'avec une grande prudence, car s'il a pour conséquence que les passagers se détournent de l'offre, les dizaines de milliers de chauffeurs qui utilisent la plateforme pour gagner leur vie seront les premiers perdants."

Uber a par ailleurs précisé que le dispositif d'aide financière aux chauffeurs en difficulté serait ouvert "très prochainement".

(avec Reuters et AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 04/04/2017 à 20:25
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À terme uber veux des voitures autonome donc sans chauffeurs. Il paye pour creusé leur tombe .

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