Voiture en libre-service : Free2Move enfin paré à l'offensive !

La filiale du groupe PSA spécialisée dans les nouvelles mobilités déploie à quelques semaines d'intervalle son service dans trois agglomérations : Washington DC, Paris et Wuhan. Deux ans après avoir lancé son service de voitures en libre-service à Madrid, non sans succès, la société dirigée par Brigitte Courtehoux estime avoir monté un modèle efficient et duplicable dans d'autres agglomérations. La concurrence s'annonce toutefois très serrée.
Nabil Bourassi
À Paris, Free2Move proposera une flotte de voitures en libre-service composée de Peugeot Ion et Citroën C-Zéro, des voitures 100% électrique.
À Paris, Free2Move proposera une flotte de voitures en libre-service composée de Peugeot Ion et Citroën C-Zéro, des voitures 100% électrique. (Crédits : PSA)

C'est parti ! Free2Move est paré pour passer à l'offensive dans l'activité de voiture en libre-service. De passage au Mondial de l'automobile de Paris, Brigitte Courtehoux, la directrice des services de mobilités et de connectivité de PSA, a annoncé que la filiale du groupe dans les nouvelles mobilités allait s'implanter à Washington puis à Paris, juste après avoir signé à Wuhan en Chine.

Expérience décisive à Madrid

Selon Brigitte Courtehoux, Free2Move est désormais dans une démarche offensive. Elle considère avoir un retour d'expérience suffisamment rôdé d'eMov à Madrid pour être désormais capable de dupliquer ce modèle à d'autres villes. Le retrait tactique de la ville de Berlin, fin 2016, fait également parti de cet acquis d'expérience qui a permis d'affiner le modèle de Free2Move. Brigitte Courtehoux estime être capable de s'implanter au rythme de quatre à cinq agglomérations par an.

Il faut dire que le succès d'eMov à Madrid a surpris jusque dans l'État-Major du groupe lui-même. En moins de deux semaines, près de 16.000 madrilènes s'étaient jetés sur le service. Ils sont désormais près de 200.000 abonnés pour un parc de 600 voitures (Citroën C-Zéro et Peugeot Ion). Et le nombre d'abonnés ne cesse d'augmenter de semaine en semaine, à en croire la patronne de Free2Move.

C'est avec autant de voitures que Free2Move commencera son service à Washington DC avant fin octobre. Tandis qu'à Wuhan, le service qui a démarré en septembre avec 300 voitures, vise un parc de pas moins de 3.000 voitures en 2019.

Sous les pavés d'Autolib, les clients !

À Paris, Brigitte Courtehoux veut démarrer avec 500 voitures, mais elle estime que le besoin est bien supérieur. La fin du service Autolib à Paris a laissé un trou béant pour les besoins de mobilité en voiture en libre-service. Mais elle juge que pour réussir à Paris, "il faudra respecter deux règles : d'abord démontrer que nous pouvons apporter une qualité de service, mais également être rentable. Ces deux éléments sont liés", explique-t-elle à La Tribune.

Car la concurrence s'annonce intense dans la capitale française où Renault vient de lancer Moov'in en collaboration avec Ada, mais où il faut aussi compter avec Ubeeqo et même Car2Go, la filiale de Mercedes en cours de fusion avec DriveNow de BMW. Pour Brigitte Courtehoux, Free2Move a toutefois acquis une forte expérience dans la voiture en libre-service 100% électrique, ce qu'elle considère être un avantage sur ses concurrents.

Plus qu'un agrégateur, un opérateur de mobilité

Le volet voiture en libre-service est un des volets de la stratégie Free2Move qui propose également des services de type location longue durée avec pas moins de 430.000 voitures gérées pour 150.000 clients. L'entreprise gère également une flotte de 150.000 voitures pour le compte d'entreprises. Côté client particulier, Brigitte Courtehoux revendique 1,5 million de téléchargements de l'application Free2Move dont 50.000 à 60.000 clients actifs par mois, contre 25.000 un an auparavant. "Nous continuons à travailler sur l'expertise client", explique-t-elle.

Jusqu'ici, Free2Move avait surtout développé cette offre BtoB et tenté de trouver un modèle pour toucher une clientèle particulière. Le déploiement d'une offre de voiture en libre-service permet à l'entreprise de devenir un véritable opérateur de mobilité et sortir de son statut "d'agrégateur" (une sorte de portail vers des services gérés par d'autres opérateurs), et dont le modèle n'est pas encore démontré. L'application Free2Move n'abandonnera toutefois pas l'agrégation d'autres services de mobilité comme le vélo, et peut être bientôt la trottinette.

Nabil Bourassi

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Commentaires 3
à écrit le 10/10/2018 à 15:14
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Bravo ! Décidément ça cartonne tous azimuts chez PSA. Un groupe dont on peut être fier.

à écrit le 10/10/2018 à 8:20
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Et les tarifs ? Prohibitifs, forcément...

à écrit le 10/10/2018 à 6:58
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Des bacs à morpions, très peu pour moi.

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