Préparer l'après-crise et aider les entreprises à s'engager sur la voie d'un modèle plus résilient. C'est la finalité d'un nouveau fonds régional d'investissement baptisé Breizh Rebond. Lancé mardi 26 janvier par Loïg Chesnais-Girard, le président de la Région Bretagne et Jean-Pierre Denis, le président du groupe Arkéa, il vise à « donner les moyens financiers aux entreprises bretonnes qui, dans le contexte actuel, ont besoin d'investir pour se transformer ».

Placé sous le pilotage de Xavier Lépine, président de la société gestionnaire du fonds, Breizh Rebond est doté de 50 millions d'euros. Le Conseil régional et Arkéa ont apporté 20 millions d'euros chacun. 10 millions d'euros proviennent des autres banques mutualistes partenaires (Crédit Agricole, BPO, Caisse d'Épargne Bretagne Pays de Loire) et 0,5 million d'euros de Bretons Investissons en Bretagne (BIB) Participations.

Ce fonds cible les PME bretonnes qui emploient entre 50 et 500 salariés et réalisent un chiffre d'affaires supérieur à 5 millions d'euros. Il pourra investir entre 1 million et 6 millions d'euros par entreprise et devrait bénéficier à 15 ou 20 PME sur les cinq prochaines années.

« Les capitaux que nous apporterons seront destinés à soutenir un projet de développement ou de transition. Breizh Rebond peut ainsi être sollicité pour financer des projets de transformation digitale, d'investissements productifs, de rapprochement de société, d'internationalisation, de transition environnementale ou encore de restructuration financière », détaille Xavier Lépine. Les entreprises retenues s'engageront à rendre leur modèle économique plus performant et durable, et intégrant des critères RSE.

« Ces adaptations doivent permettre aux entreprises de répondre aux évolutions des marchés ainsi qu'aux attentes des consommateurs, afin de les rendre plus résilientes », ajoute le gestionnaire.

Intervention en dette, quasi fonds propres et fonds propres

Sur le plan opérationnel, Breizh Rebond a été conçu pour financer les PME à un moment où les partenaires habituels ne peuvent pas intervenir et renforcer les fonds propres afin que les banques puissent restructurer la dette et/ou prêter à nouveau. « Il y a un besoin de consolider financièrement des PME fragilisées par la crise mais aussi de répondre à des besoins financiers qui ne sont pas couverts par les fonds d'investissement classiques », a pour sa part justifié Jean-Pierre Denis.

Le fonds équilibrera ses investissements selon trois modèles : en dette, via des obligations venant alimenter la trésorerie mais n'ouvrant pas le capital à de nouveaux investisseurs. Il pourra aussi soutenir l'entreprise en quasi fonds propres via des obligations convertibles ou remboursables en actions, et en fonds propres au travers d'investissements en capital, de manière majoritaire ou minoritaire.

La Région Bretagne précise que Breizh Rebond s'inscrit dans le panel de dispositifs mis en place et renforcés depuis le printemps 2020 pour accélérer la sortie de crise et investir dans l'industrie de demain. La région a débloqué au total 160 millions d'euros d'aides.