Climat : comment le président de la COP21 juge les cinq années écoulées

Pour Laurent Fabius, les gouvernements n'ont pas été à la hauteur de leurs engagements, pris en 2015 lors de l'accord de Paris, pour lutter contre le changement climatique. Selon lui, les villes doivent être pleinement associées à la détermination des objectifs climatiques qui seront pris lors de la COP26 à Glasgow.
Juliette Raynal
Laurent Fabius.
Laurent Fabius. (Crédits : © Stephane Mahe / Reuters)

Depuis la signature de l'accord de Paris sur le climat lors de la COP21, "les choses n'ont pas évolué dans le bon sens", a regretté Laurent Fabius, lors d'une intervention au Forum Zéro Carbone, organisé par la ville de Paris et La Tribune à l'occasion du cinquième anniversaire de cet accord international, visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.

Lire aussi : EN DIRECT du Forum Zéro Carbone 2020 : les villes, cinq ans après la COP21

En 2015, alignement de trois planètes

Selon Laurent Fabius, qui a présidé la COP21, cet accord historique a été obtenu grâce à l'alignement de trois planètes : "la planète scientifique", dont les travaux rendent la question climatique crédible, "la planète société civile" et "la planète des gouvernements".

L'ancien ministre des Affaires étrangères a salué les avancées de la société civile et, notamment, les efforts des entreprises.

"Nous avons eu plutôt des bonnes surprises, notamment de la part des entreprises, dont la plupart ont compris que c'était une nécessité morale d'abandonner les énergies fossiles, mais aussi que c'était dans leurs intérêts, y compris économiques et financiers, et de leurs salariés."

Le départ de Trump, un mauvais signal

En revanche, "la planète des gouvernements, c'est là où le bât blesse", a estimé Laurent Fabius. Si, en 2015, tous les pays du monde ont signé l'accord de Paris, "depuis lors, malheureusement les choses n'ont pas évolué dans le bon sens",a-t-il regretté.

"En 2015, il y avait un certain nombre de pays qui avaient signé mais qui n'étaient pas enthousiastes, je pense à certains pays pétroliers. Il y avait des États réticents, mais le mouvement d'ensemble les a obligés à signer. Voyant que le président de la première puissance économique s'était mis hors jeu, ces pays ont estimé qu'ils n'avaient pas besoin de réaliser des efforts. Cela explique que les résultats ne sont pas à la hauteur de ce qu'on attendait", a-t-il développé en faisant référence à la décision de Donald Trump de se retirer de l'accord de Paris en 2017.

Lire aussi : Climat : avec Biden, un vrai retour des Etats-Unis dans l'Accord de Paris ?

"Le vent est en train de tourner"

Toutefois, "depuis quelques semaines, le vent est en train de tourner vers la bonne direction", a-t-il ajouté, citant les récents engagements climatiques de la Chine, du Japon, de l'Afrique du Sud ou encore du Royaume-Uni et de l'Union européenne, mais aussi l'élection de Joe Biden qui prévoit de revenir à la table des négociations.

La Chine, premier émetteur mondial d'émissions de gaz à effet de serre (GES), s'est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2060, tandis que le Royaume-Uni, qui accueille un sommet sur le climat demain, entend réduire ses émissions de 68% d'ici à 2030. Après une nuit de négociations, les 27 pays membres de l'UE sont, eux, parvenus à trouver un accord, ce vendredi 11 décembre, pour réduire leurs émissions de GES de 55% à l'horizon 2030, contre une baisse de 40% fixée lors du précédent objectif.

Le rôle "tout à fait essentiel" des villes

Quant à la place des villes, Laurent Fabius a souligné leur "rôle tout à fait essentiel". "C'est là que se dessinent beaucoup d'éléments qui vont se traduire par des émissions de gaz à effet de serre ou par une société décarbonée". Il a appelé à ce que les villes soient pleinement associées aux négociations de la future conférence sur le climat. Reportée d'un an en raison de la crise sanitaire, la COP26 se tiendra à Glasgow en novembre 2021.

"On ne peut pas réussir sur le plan international, si on n'associe pas les villes à la détermination des objectifs", a conclu Laurent Fabius.

Juliette Raynal

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Commentaires 8
à écrit le 24/12/2020 à 17:56
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Qu'en est il de la qualité des eaux en france ? 15 ans que l'UE demande à la france de revenir dans les normes des accords signés... Déjà balayer devant sa porte avant de donner des lecons au monde entiet

à écrit le 13/12/2020 à 9:04
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Les COP c’est de l’enfumage organisé, le tout pour se donner bonne conscience.Pendant tout ce temps on Continue à polluer à qui mieux mieux, on produit de gros SUV « hybrides » qui polluent dix fois plus que la norme en conditions réelles, Les chinoi...

à écrit le 12/12/2020 à 16:45
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Cop 21 c'est pour demain ! Cop ça veut dire flic ! Les flics du climat pour 2021 ! Le soucis c'est le C02, c'est pas madame michu qui va résoudre le problème en triant ses déchets ! C'est d'un autre niveau, sortir des énergies "faux cils", les ...

à écrit le 12/12/2020 à 11:47
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Je pense pas que ce Monsieur qui a un salaire de plusieurs dizaines de milliers d euros par mois ait la même dépense polluante qu’un smicard ?

à écrit le 12/12/2020 à 9:07
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Il ferait mieux de s'occuper de ses gosses celui-là qui tournent aussi mal que le père.

à écrit le 11/12/2020 à 22:15
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ce monsieur a été en dessous de tout quand il a été premier ministre de Mitterrand notamment sur le sang contaminé. Il ne devrait même plus avoir l'audace de s'exprimer

le 12/12/2020 à 10:07
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@varan92 11/12/2020 22:15 et @churchill 11/12 2128 Fake News: c'est monsieur Laurent Fabius qui a tout arrêté dans l'affaire du sang contaminé. Cordialement

à écrit le 11/12/2020 à 21:18
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des gens qui assassinent des hemophiles en disant ' on est responsables mais pas coupables' viennent donner des lecons de morale 30 ans plus tard on marche sur la tete

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