Ouverture d'une enquête après une "suspicion de pollution de la Seine" par Lafarge, Hidalgo dénonce un "scandale écologique"

La maire de Paris a vivement réagi ce mardi aux révélations de la radio Europe 1 visant le cimentier français Lafarge, accusé de déverser des rejets polluants dans les eaux de la Seine. Une enquête est ouverte.
Photo d'illustration. Sur Twitter, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a indiqué que des inspecteurs de son ministère allaient se rendre sur place et que les responsables seront poursuivis.
Photo d'illustration. Sur Twitter, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a indiqué que des inspecteurs de son ministère allaient se rendre sur place et que les "responsables seront poursuivis". (Crédits : Enedis)

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a dénoncé ce mardi un "véritable scandale écologique" après la révélation de rejets polluants dans la Seine issus d'une usine de cimenterie de Lafarge-Holcim, visée depuis fin août par une enquête du parquet de Paris.

"C'est un véritable scandale écologique, alors que nous travaillons avec nos partenaires depuis de nombreuses années pour améliorer la qualité du fleuve. La Ville de Paris va saisir le procureur de la République pour ces faits graves qui portent atteinte à notre environnement", a tweeté la maire PS Anne Hidalgo, en partageant l'information révélée par Europe 1.

Selon la radio, une usine Lafarge située dans le quartier de Bercy, dans l'est de la capitale, rejette dans le fleuve un mélange de "particules de ciment, de liquides de traitement et des microfibres de plastique".

Une enquête ouverte

Contacté par l'AFP, le parquet de Paris a annoncé qu'une enquête était déjà ouverte depuis que l'office français de la biodiversité (OFB) a constaté le 27 août une "suspicion de pollution de la Seine par une entreprise de travaux publics".

Le parquet avait immédiatement confié à l'OFB et à la brigade fluviale une enquête judiciaire pour "déversement de substances nuisibles par personne morale", "jet ou abandon par personne morale de substances nuisibles" et "utilisation de produits phytosanitaires sans respecter les conditions d'utilisation".

Sur Twitter, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a indiqué que des inspecteurs de son ministère allaient se rendre sur place et que les "responsables seront poursuivis".

Lafarge se dit "victime"

Dans un communiqué, Lafarge s'est dit "victime" et affirme que l'écoulement en question est le fait "d'un accident exceptionnel provoqué par un acte malveillant", et n'est en rien un acte volontaire de l'entreprise.

Selon le cimentier, "l'écoulement a été stoppé" et les actions de contrôles sur les centrales vont être renforcées.

Plus tôt dans l'année, Lafarge-Holcim avait déjà été accusé de polluer la Seine par les militants d'Extinction Rébellion. Visée par une série d'actions du groupe écologiste sur plusieurs de ses sites parisiens, l'entreprise avait alors assuré que ses installations répondaient "strictement aux normes environnementales et qu'aucune pollution de la Seine n'a été causée" par leur exploitation.

En avril 2019, le groupe Vinci avait lui aussi été accusé de déverser des résidus de béton dans la Seine depuis le site d'une de ses filiale, situé à Nanterre. Il avait ensuite été condamné à une amende de 50.000 euros.

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Commentaires 4
à écrit le 02/09/2020 à 9:55
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le business est le business, nous avions pu le voir avec les terroristes, non? Et comme nous sommes sur cette histoire au niveau médiatique actuellement, cela donne une idée des pratiques des dirigeants! C'est sans doute pour renforcer les fonda...

à écrit le 02/09/2020 à 6:14
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De toute facon ce fleuve est deja une poubelle. Rien, hormis les rats ne peut y vivre.

le 02/09/2020 à 10:02
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Faux .La seine est beaucoup plus propre que dans les années 70/90 , de nombreuses espèces de poisson sont revenu alors qu'ils avaient disparu pendant des années.Aujourd'hui, sur 50 espèces de poissons de rivière en France, on en trouve 33 dans la Sei...

à écrit le 01/09/2020 à 17:20
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"En avril 2019, le groupe Vinci avait lui aussi été accusé de déverser des résidus de béton dans la Seine depuis le site d'une de ses filiale, situé à Nanterre. Il avait ensuite été condamné à une amende de 50.000 euros" Ici on aime bien rire des...

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