Les groupes du CAC 40 chiffrent la croissance verte

Les plus grandes entreprises françaises progressent sur la voie du développement durable et certaines habillent leur offre pour faire de ces thématiques des relais de croissance.

Est-ce l'effet Copenhague ? Les groupes du CAC 40 ont été trois fois plus nombreux à effectuer leur bilan carbone en 2009 qu'en 2008. C'est du moins ce que montre la troisième édition de l'étude consacrée par l'agence Capitalcom à la communication et aux pratiques environnementales de ces entreprises. Mais la plupart d'entre elles circonscrivent le périmètre de l'exercice à l'une de leurs filiales plutôt qu'au groupe dans son ensemble, et seule une moitié s'en sert pour établir un objectif de réduction des émissions.

Les émissions de gaz à effet de serre font néanmoins désormais systématiquement l'objet d'un indicateur rendu public, englobant le plus souvent les émissions directes et celles des produits, plus rarement celles survenues en amont de la chaîne d'approvisionnement, notamment chez les fournisseurs.

Désormais, 65 % des entreprises du CAC 40 affichent ainsi leurs ambitions en matière de CO2. Une minorité d'entre elles (3 sur 40) s'engagent même à la neutralité en la matière, en recourant bien sûr à la compensation des émissions qu'elles ne parviennent pas à éliminer. Baisse de la consommation d'énergie (40 %) et recours aux énergies renouvelables (17 %) figurent aussi en bonne place des objectifs chiffrés. La maîtrise et la valorisation de leurs déchets (50 % des entreprises) ainsi que la réduction de leur consommation d'eau (30 %) mobilisent également les groupes du CAC 40. En moyenne, ces derniers publient cinq objectifs chiffrés, qui, là encore, s'appliquent le plus souvent à une filiale ou une ligne de produits et services.

" Offres vertes "

Mais la vraie nouveauté cette année, c'est la démarche de certaines entreprises du CAC 40, de chiffrer ce que représente pour elles la croissance verte.

Presque toutes se targuent de proposer des « offres vertes » respectueuses de l'environnement, dont certaines ont été élaborées sur le principe de l'éco conception, avec économies de ressources à la clé au moment de la fabrication ou faible empreinte environnementale lors de l'utilisation. Pour un tiers d'entre elles, la commercialisation d'une ou plusieurs gammes spécifiques présentées sous une appellation soigneusement choisie permet d'en accroître la visibilité. Le principe ne se limite pas aux produits de grande consommation mais vaut également dans le business to business avec les solutions « Edelway » dédiées à l'eau et aux déchets chez Suez Environnement, ou l'offre « Electrabel vert » de GDF Suez. La proportion d'offres labellisées progresse aussi et concerne 20 % des entreprises du CAC 40. Reste à savoir ce qu'en retient le consommateur, noyé sous la prolifération de ces labels.

Saint-Gobain, Schneider Electric et Air Liquide vont plus loin en évaluant le chiffre d'affaires provenant de leur « offre verte », assorti d'objectifs de développement. PSA veut ainsi vendre 2 millions de véhicules émettant moins de 120 g de CO2 au kilomètre entre 2007 et 2010. De là à qualifier les voitures, même sobres, d'offre verte...

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