La Chine est-elle à l'abri des conséquences de la crise financière?? Les tenants de la théorie du découplage l'espèrent encore. Face aux folies du modèle financier américain, Pékin affirme vouloir jouer un rôle de «stabilisateur» pour l'économie mondiale. Pourtant, plus peut-être que les analystes étrangers, les dirigeants chinois s'inquiètent.
Le contraste est frappant entre les positions des analystes extérieurs, qui veulent croire en la Chine comme à un dernier espoir, et les dirigeants chinois eux-mêmes, qui voudraient y croire mais en sont moins persuadés. La Chine est aujourd'hui le troisième détenteur de bons du Trésor américain. Pour Wang Qishan, vice-Premier ministre en charge des questions financières, Pékin peut difficilement
Si, financièrement, la Chine est relativement peu exposée, elle l'est tout de même dans des proportions qui ne sont pas négligeables. Pékin était par exemple le premier débiteur des agences Fannie Mae et Freddy Mac, pour un montant de 396 milliards de dollars. Deuxième élément, la crise financière mondiale a éclaté à un moment très particulier de l'histoire de la finance chinoise. Les autorités, grisées par la vigueur de la croissance, et soucieuses de projeter une image de modernité, avaient choisi de considérablement « booster » les investissements financiers et leur rendement au prix d'une prise de risque accrue.
La création de la China Investment Corporation (CIC), nouveau bras armé de la puissance financière chinoise, répondait à cet objectif. Mais au-delà de la Safe (State Administration of Foreign Exchange) et de la CIC, fortement stimulées dans leurs prises de risques par une rivalité institutionnelle caractéristique du système chinois, les banques d'Etat se sont également lancées dans des jeux financiers plus risqués.
Les Etats-Unis sont, eux, touchés de plein fouet par la crise des "subprimes" et le resserrement du crédit qui pèsent sur la consommation des ménages. Quant aux pays émergents vers lesquels certains analystes chinois veulent se tourner, ils sont loin de peser suffisamment pour compenser le recul des marchés européens et américains.
Eternel serpent de mer, le marché intérieur n'est pas capable à court terme d'absorber une production chinoise de produits de consommation difficile à réguler. Le taux d'épargne des ménages s'élève à 25% des revenus disponibles, mais cette épargne demeure vitale pour assurer l'ensemble des coûts sociaux, santé, retraite et plus encore éducation, non prise en charge par l'Etat. Le transfert massif de la cagnotte des réserves de change vers ces coûts sociaux, solution envisagée par certains, est une illusion qui détruirait l'équilibre des changes aujourd'hui très favorable au yuan et donc aux exportations c
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