Une page se tourne en Iran et en Irak

Par Robert Jules, journaliste à La Tribune.

En ces temps de morosité internationale, le golfe Persique donne des signes encourageants. D'une part, la main tendue du président américain, Barack Obama, pour que l'Iran reprenne sa place dans le concert des nations a été acceptée, même si c'est du bout des lèvres, par le régime des mollahs.

Le pays, classé parmi les "Etats voyous" de la planète par l'administration Bush après les attentats du 11 septembre 2001, n'en reste pas moins une pièce maîtresse dans l'échiquier régional. Il est en effet l'une des clés pour débloquer certaines situations, en particulier le conflit israélo-palestinien et l'instabilité du Liban. En s'adressant directement au peuple iranien, Barack Obama s'invite judicieusement dans la campagne électorale en cours dans le pays pour élire un nouveau président. Car la compétition voit à nouveau s'affronter les conservateurs et les modernes, ces derniers se montrant davantage favorables à l'ouverture américaine.

D'autre part, la présence à Paris ces jours-ci d'un homme fort du gouvernement de l'Irak, en la personne du ministre du Pétrole, est également de bon augure. Les sociétés étrangères sont à nouveau invitées à participer à la reconstruction du pays et à son développement économique, preuve que le retour à la normale est amorcé. Saigné par trois guerres - celle avec l'Iran et les deux guerres du Golfe - et un embargo, l'Irak, qui a réussi malgré tout à conserver son unité, veut définitivement tourner la page Saddam Hussein.

Après des décennies de tragédies, les sociétés civiles irakienne et iranienne, où la jeunesse domine, aspirent à vivre dans la paix et à bénéficier du développement économique. Pour cela, leurs gouvernements peuvent compter sur des réserves de pétrole parmi les plus riches du globe, un pétrole qui fit tant pour leur malheur par le passé. Cette nouvelle redistribution des cartes moyen-orientales signe aussi la fin de l'ère de George W. Bush.
 

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