Si l'automobile a un avenir, c'est en Chine qu'il faut le chercher. General Motors en fait la double démonstration. Le constructeur américain, arraché à la faillite voilà trois mois par une spectaculaire nationalisation, a enregistré des ventes record en septembre dans l'empire du Milieu, son deuxième marché. Tout comme son rival Volkswagen, qui vend désormais plus de véhicules en Chine qu'en Allemagne, GM a su miser à temps sur ce pays parfois déroutant. Au même moment, les concurrents préféraient creuser un peu plus leur sillon sur les marchés occidentaux, tellement plus sûrs et lucratifs. Certes, la Chine se réveillerait un jour, mais cela semblait si loin...
Cette année, pourtant, il devrait se vendre 12 millions de voitures en Chine et moins de 10 millions aux États-Unis. Pékin a donné un coup de pouce aux constructeurs en baissant les taxes sur les petites cylindrées. Et la démographie fait le reste. Avec 300 millions d'habitants déjà suréquipés, les États-Unis ne font plus le poids face à 1,4 milliard de Chinois, aspirant en grand nombre à s'offrir leur première voiture. La progression de 36 % du marché annoncée pour 2009 pourrait donc se renouveler.
Les constructeurs étrangers ne seront pas les seuls à en profiter. L'industrie automobile du pays se structure à toute vitesse et se montre très offensive. Volvo, Saab, Opel... les constructeurs chinois ont regardé les dossiers de toutes les grandes marques à vendre ces derniers mois. Et ils sont pris au sérieux, désormais. Au point que Goldman Sachs vient d'investir 334 millions de dollars dans l'un d'eux, Geely. Et c'est aussi un groupe chinois qui vient d'acheter à GM ses 4×4 Hummer, ex-symboles de la puissance du premier constructeur mondial. Désormais, ce qui est bon pour la Chine est bon pour l'automobile. Et tant pis pour ceux qui ont raté le coche.
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