La ligne coupée entre Lagardère et Vivendi

Par Jean-Baptiste Jacquin, rédacteur en chef à La Tribune.

Lagardère et Vivendi sont entrés dans une partie de poker menteur autour de Canal Plus. Rien de plus normal dans la vie des affaires quand il s'agit de négocier un prix. Celui que Vivendi accepterait de payer et que Lagardère accepterait de recevoir pour 20% du capital du groupe de TV payante. L'arbitre ultime serait la Bourse. Les règles sont claires et le sort de Canal Plus et de ses salariés ne se joue pas aux dés.

Sauf que les groupes d'Arnaud Lagardère et de Jean-Bernard Lévy ont montré qu'ils avaient du mal à discuter ensemble. Au gré des hauts et des bas qui ont affecté Lagardère et Vivendi au cours des dix dernières années, de nombreux projets de mariages ont été imaginés et quelques-uns échafaudés au profit de l'un ou de l'autre. Sans compter les dossiers sur lesquels ils se sont rencontrés. Or, bien souvent, la communication a semblé compliquée entre les deux groupes... de communication.

Au-delà de la personnalité de leurs dirigeants - tout le monde n'est pas obligé de s'apprécier -, un minimum de confiance est requis pour conclure un accord. Ce n'est pas gagné. Vivendi a su jusqu'où ne pas aller trop loin l'hiver dernier dans son bras de fer avec General Electric pour négocier ses 20% dans le géant audiovisuel NBC Universal. Ont-ils conclu au bon ou au mauvais prix ? On peut toujours en débattre. Mais c'était une bonne transaction puisqu'elle permet aux deux groupes de retrouver leur liberté de manoeuvre. Lagardère et Vivendi gagneraient à se libérer enfin du dossier Canal si mal partagé.

 

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