En 100 jours, Trump a davantage changé que les Etats-Unis

Cela fait 100 jours que Donald Trump dirige la première puissance du monde. Une majorité d'Américains désapprouve la politique d'un président qui, après ses déclarations tonitruantes de début du mandat, s'adapte au difficile exercice du pouvoir.
Robert Jules
Donald Trump.

A la veille de fêter ses 100 jours de présence à la Maison-Blanche, quel est le bilan de Donald Trump ? S'il reste toujours aussi compulsif pour commenter à sa façon l'actualité par ses messages en 140 signes (tweets), le moins que l'on puisse dire est que le facétieux président américain est loin d'avoir tenu ses promesses en termes de résultats économiques.

Ainsi, au premier trimestre de 2017, le PIB américain s'affiche à +0,7% sur un an, son plus faible rythme depuis le premier trimestre 2014. Certes, on ne peut lui imputer entièrement cette contre-performance. Mais force est de constater que son élection le 8 novembre n'a pas eu sur l'activité le même effet que chez les investisseurs dont les achats en Bourse ont fait grimper les indices américains - Dow Jones en tête - à des niveaux historiques. Surtout, cela rend difficile d'atteindre l'objectif de 4% de croissance par an, comme s'y est engagé Donald Trump. Et si le marché de l'emploi se porte bien, l'inflation est contrôlée et la politique monétaire maîtrisée, ce n'est pas à cause de lui, mais davantage aux actions de son prédécesseur et de la Fed.

"Family first!"

En réalité, le flamboyant Trump se banalise au contact des réalités que lui impose l'exercice du pouvoir. Il a même dû marginaliser certains proches un peu trop sulfureux comme l'idéologue Steve Bannon. Si Trump avait annoncé « America First! », en fait c'est davantage « Family First », avec notamment les rôles de plus en plus importants que jouent dans les affaires du pays sa fille Ivanka et son mari Jared Kushner, haut conseiller du président, les deux possédant leurs bureaux à la Maison-Blanche. Son équipe gouvernementale, où l'on compte plusieurs milliardaires, s'est mise au travail tandis que les élus du parti républicain imposent leur volonté sur la politique.

Car la plupart des mesures qu'il a voulu faire appliquer ont été retoquées par certains parlementaires du Grand Old Party. Parmi elles, l'échec le plus cinglant fut celui du rejet du démantèlement de l'Obamacare. Ces déconvenues montrent combien l'écart est immense entre le discours flatteur de la campagne et la réalité complexe de la gestion de la première puissance économique et militaire du monde.

70% de ses électeurs le soutiennent toujours

Donald Trump, qui s'imaginait qu'on dirigeait un pays comme une entreprise privée, voit une majorité d'Américains mécontents de son action. Ils sont 54% à désapprouver sa politique contre 40% qui l'approuvent. Toutefois, il conserve la confiance d'une majorité de ses électeurs. Ils sont plus de 70% à confirmer qu'il a les qualités pour présider aux destinées du pays.

Mais le 45e président américain est un pragmatique qui s'adapte rapidement aux situations. Comme on l'a vu avec la Chine, qu'il a vertement critiquée durant sa campagne, il en fait désormais l'éloge depuis sa rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping, et a mis la pédale douce sur sa défense inconditionnelle du protectionnisme. Il en est de même avec son voisin le Mexique, maltraité durant la campagne, revenu en grâce ces derniers temps auprès de l'hôte de la Maison-Blanche.

Pour redorer quelque peu son blason, le président américain a annoncé en fanfare son nouveau plan fiscal pour fêter ses 100 jours à la Maison-Blanche. Il s'agit de l'un des principaux projets de son mandat dont il attend beaucoup pour « remettre les gens au travail », comme il dit. Le plan est, il est vrai, ambitieux.

Baisse de l'IS de 35% à 15%

Parmi les mesures, on compte la baisse de l'impôt sur les sociétés de 35% à 15%, la réduction du nombre de tranches de 7 à 3 de l'impôt sur le revenu des particuliers - de 10%, 15%, 25%, 28%, 33%, 35%, 39,6% à 10%, 25%, 35% -, la suppression de l'impôt sur la succession et de la taxe à 3,5% sur les revenus financiers prélevés pour financer l'Obamacare, le système de santé mis en place par son prédécesseur. Par ailleurs, au nom de la simplicité administrative, diverses déductions fiscales seront supprimées.

Ce paquet de mesures est censé mettre à place un cercle vertueux : une moindre imposition sur les sociétés devrait entraîner le rapatriement de milliards de dollars pour s'investir dans l'économie américaine et créer de l'emploi. En bénéficiant d'une importante baisse d'impôt, les plus riches Américains devraient investir ce qui devrait profiter à tous les autres Américains, selon la logique du « ruissellement ».

Reste à savoir si, au contraire, cela ne va pas creuser davantage le déficit public, un sujet qui hérisse une majorité d'élus républicains.

Robert Jules

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Commentaires 5
à écrit le 01/05/2017 à 5:17
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Monsieur Trump A Besoin Des Conseillers Competents Pour Voluminer L'economie Americain.Car Ses Idées Propres Ne Pourront Pas Apporter Un Changement Positif.

à écrit le 29/04/2017 à 23:47
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Cet homme a un problème psychiatrique....cela est de plus en plus évident....la destitution est pour quand?

le 30/04/2017 à 19:21
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@Delahaut - Hé bé. On suppose que c'est parce que vous êtes probablement psychiatre que vous vous permettez de faire ce genre de diagnostic. Que savez-vous au juste de la société américaine et de son système politique ? Y avez-vous fait un séjou...

à écrit le 29/04/2017 à 16:31
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Article intéressant. Il y en a un autre tout aussi intéressant concernant D. Trump, sur le site Dreuz.info, intitulé : " Bilan à la veille des 100 premiers jours : Trump a tenu promesse ".

à écrit le 29/04/2017 à 11:26
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Trump est rattrapé par la réalité et où il est démontré que dans les pays structurés par des Institutions fortes ET respectées, qui dispose d'une Administration efficace, de Chambres parlementaires où majorité et opposition sont représentées, le Pr...

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