Trump dégoupille la dérégulation financière

Le président américain a ordonné la révision de plusieurs points de la loi Dodd-Frank votée après la crise de 2008.
Delphine Cuny
Donald Trump ne fait que tenir "ses promesses durant la campagne électorale de s'assurer que la loi Dodd-Frank n'affecte pas de façon négative le système financier" a commenté Steven Mnuchin, le secrétaire au Trésor, ancien banquier de Goldman Sachs passé par des hedge funds.

Tout un symbole : c'est dans le bureau du secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, ex-banquier de Goldman Sachs, que Donald Trump a signé deux décrets exécutifs ordonnant à celui-ci de réviser deux sections de la loi Dodd-Frank de régulation financière, adoptée en 2010, sous Obama, après la crise des subprimes. Le nouveau président américain court-circuite ainsi le Congrès pour réaliser la déréglementation promise au secteur.

Donald Trump demande notamment au Trésor de revoir les mécanismes de "résolution" ou "liquidation ordonnée" des établissements financiers en cas de faillite, qui autorisent l'Etat à les renflouer, ainsi que le processus désignant les institutions à risque "systémique", auxquelles sont imposées une surveillance renforcée des régulateurs et des exigences élevées de matelas de fonds propres en cas de faillite. Actuellement, outre une trentaine de grandes banques, trois groupes d'assurances (AIG, MetLife et Prudential) sont classés comme systémiques.

Le Trésor devra rendre un rapport sur le sujet dans six mois.

"Très dangereux" selon le n°2 de la Fed

Le rapport examinera les pouvoirs du Conseil de stabilité financière (Financial Stability Oversight Council, FSOC), qui est dans le collimateur des républicains. Créé après la crise de 2008, il réunit toutes les autorités de régulation financière américaines dont la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale.

"Cela correspond à ses promesses durant la campagne électorale de s'assurer que la loi Dodd-Frank n'affecte pas de façon négative le système financier", a fait valoir Steven Mnuchin, lors d'une conférence de presse.

Le vice-président de la Fed, Stanley Fischer, a exprimé ses vives inquiétudes, vendredi, lors d'un entretien sur la chaîne CNBC.

"Il semble que nous ayons oublié qu'il y a eu une crise financière, qui a été causée par le comportement des banques [...] et qui a provoqué des dégâts considérables à cette économie. Des millions de personnes ont perdu leurs emplois, leurs maisons. C'était énorme.

"La solidité du système financier est absolument essentielle pour maintenir la capacité de l'économie à croître à un rythme raisonnable et prendre des initiatives qui ôterait les modifications qui ont été faites pour renforcer la structure du système financier est très dangereux."

(avec Reuters et AFP)

Delphine Cuny

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Commentaires 21
à écrit le 24/04/2017 à 23:31
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Bien joué Goldman Sachs; une opération avec un pari et contrepari sur Trump gagnant. La déregulation financière n'était pas un sujet de campagne US. Promesse tenue.

à écrit le 23/04/2017 à 13:01
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Aucun politicien n'aura le courage de casser les banques systémique en morceaux suffisamment petits pour régler le problème. Et aucun des régulateurs, et dieu sait s'il y en a, n'envisage ce genre de solution. Des régulateurs qui considèrent de plus...

le 08/11/2017 à 11:53
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Vous parlez d'un manque de courage et de sens commun, c'est avant tout la corruption des élites qui explique leurs décisions. Ils sont simplement au service de ceux qui leur permettent d'être élus

à écrit le 23/04/2017 à 9:52
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J'espère qu'il dois finir son mandant comme M:Obama sinon ceux sont les américains qui vont lui régler son compte. ...

à écrit le 23/04/2017 à 9:51
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J'espère qu'il dois finir son mandant comme M:Obama sinon ceux sont les américains qui vont régler son compte. ...

à écrit le 23/04/2017 à 9:32
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Un nouveau krak en perspective ????

à écrit le 23/04/2017 à 8:50
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Que l'on révise une loi pour l'améliorer, pourquoi pas. Mais qu'on mette le loup dans la bergerie pour protéger les moutons est tout à fait risible. Avec 0% d'intérêts dans la majorité des actifs, je pense que les gens vont revenir à la bonne vieille...

le 23/04/2017 à 9:54
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Le souci, le liquide ce n'est que du papier dont la valeur est virtuelle, seule exception le franc suisse !

à écrit le 23/04/2017 à 8:03
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Quand on voit ça, on comprends que les démocraties sont sous la dictature de la finance, et que la "crise" n'était en fait qu'un moyen de subtiliser les économies des épargnants...

à écrit le 23/04/2017 à 7:25
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"deregulation" se traduit par "dérèglementation" !

à écrit le 23/04/2017 à 7:15
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Super, comme cela les choses devraient aller plus vite, car la réglementation financière avez été mis en place à la dernière crise ( selle qui a ruinée des miliers d'américain ) , la prochaine fois ( s'est certain) , sans limites la crise d'evrais êt...

à écrit le 23/04/2017 à 1:13
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Trump sabote les état unis ... USA attaqué de l'intérieure.

à écrit le 23/04/2017 à 0:00
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Eeet... quelqu'un pensait bêtement qu'il y avait une quelconque "régulation"..?? Lisez bien les points modifiés : ils ne correspondent aucunement à de la régulation, mais juste de la protection du système prédateur.

à écrit le 22/04/2017 à 21:10
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il faut alors voter une lois ur les engagements des etablissements europeens concernant leurs engagements sur les banques americaines ' en fonction du risque maximum encouru' ( oui, selon la generalized extreme value theory , et pas sur un modele ar...

à écrit le 22/04/2017 à 20:39
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Sans compter que les banques devraient rembourser les contribuables occidentaux maintenant qu'elles regagnent beaucoup d'argent. Voici ce que devraient exiger les politiques.

le 22/04/2017 à 21:36
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Faut pas rêver, la banque prend et ne rend jamais Il m'arrive de penser à ces américains qui croyaient que Trump, patriote comme eux, allait rendre aux usa la fierté et la grandeur et je ne sais pas s'il faut rire ou les plaindre. Ils ont choisi de ...

le 23/04/2017 à 4:37
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les banques françaises ont déjà remboursés l’état français avec interets

le 23/04/2017 à 9:20
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Le sauvetage des banques françaises, non seulement n'a rien coûté au contribuable français (l'état n'a fait que leur prêter de l'argent... à 8% d'intérêt, qu'elles se sont d'ailleurs, vu ce taux quasi usraire, empressées de rembourser) mail il a rapp...

le 24/04/2017 à 8:00
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J'ajouterais que, bien que les banques aient rapidement remboursé l'état avec intérêts, celui-ci n'a pas utilisé cet argent pour se désendetter, il a préféré dilapider cet agent dans le grand emprunt et le "soi-disant programme d'investissements d'av...

le 27/04/2017 à 16:42
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merci brunobd pour ces précisions .J'ignorais ce point sur l'idex et le labex .Comme quoi on apprend des choses en regardant les commentaires par des gens plus éclairés

le 28/04/2017 à 14:01
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@elisa921 : cette histoire d'Idex et de Labex est très complexe : les quelques 36 milliards que la France avait empruntés à bas taux pour les prêter à 8% d'intérêt aux banques lui ont été très vite (vu le taux) remboursé par les banques. D'un autre c...

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