Olivier Marchal (Bain & Company) à la Tribune des Décideurs : "Le présent à une fâcheuse manie à devenir l'avenir"

Lundi 03 février à 12h30, nous recevions Olivier Marchal, Directeur Général de Bain & Company.

Olivier Marchal, chairman de Bain & Company France, était cette semaine l'invité de La Tribune des Décideurs. Bain s'illustre depuis 40 ans dans le monde entier pour le suivi personnalisé des entreprises qu'elle conseille. Ce que ne manque pas de rappeler Olivier Marchal :

"La marque de fabrique de Bain, c'est de produire des résultats plutôt que des rapports. C'est pour cela que nous avons été les premiers à variabiliser notre rémunération en fonction des résultats constatés chez nos clients."


Mais à l'heure où les cabinets de conseil pullulent, les internautes ont jugé bon de s'interroger sur la pertinence de ces acteurs toujours plus nombreux, qui viennent en aide aux entreprises. Ne pourraient-elles pas s'aider elles-mêmes ?

"Le monde bouge très vite et les entreprises ont besoin de s'adapter très rapidement. Nous leur offrons le coup d'accélérateur au changement,  et les nouvelles idées ou outils qui peuvent améliorer leur stratégie, leur organisation et leur compétitivité."

L'embellie 

Par son activité, Bain & Company était aux premières loges pour voir les conséquences catastrophiques de la crise sur les entreprises françaises. Et depuis quelques mois, les premiers rayons de soleil : 

"Pendant 6 ans, les grandes entreprises ont du réduire leur coûts, se réorganiser pour pouvoir durer. Mais aujourd'hui, la demande évolue, avec un retour, assez timide toutefois, des demandes de stratégie."

 Et bien qu'il ait précisé "timide", Olivier Marchal poursuit, en regrettant presque de s'être laissé emporter par tant d'optimisme :

"La partie systémique de la crise est en grande partie derrière nous, mais la réalité c'est que la croissance reste extrêmement poussive en Europe. L'économie mondiale devrait croître de 3,7%, quand la zone euro attend autour de 1% de croissance. C'est quand même 3 à 4 fois moins."

François Hollande sur la bonne voie 

Selon lui, François Hollande - avec son pacte de responsabilité - est sur la bonne voie pour remettre la France sur les rails :

"Le ton et le fond sur lequel il s'est exprimé sont ce que l'économie et les chefs d'entreprises ont besoin d'entendre. Mais il faut aller plus loin, plus vite. Il ne faut pas attendre 2017, mais mettre en œuvre une partie des mesures promises dans les six mois qui viennent, en étant prudent et en évitant de mettre en place des usines à gaz comme l'observatoire des contreparties."


A Davos, où il était présent, la forte chute des investissements étrangers en France a fait jaser.

"La communauté européenne et les entreprises étrangères qui ont investi en France ou souhaitent y investir, sont toujours très inquiètes de l'état de la compétitivité française.

Les craintes du populisme


A cette méfiance s'ajoute une crainte plus globale, et généralisée : la possible victoire des partis anti-euro aux élections européennes, et la montée des mouvements nationalistes opposés à la mondialisation.

"La crise a marqué le pas de la mondialisation. On le voit avec la crainte d'une montée des partis populistes en Europe. Avoir un parlement européen paralysé dans ses prises de décisions par la montée en puissance de mouvement anti-européen serait nuisible aux adaptations rapides que l'on a besoin de faire dans les années qui viennent."

 
Que les entreprises se rassurent, si la zone euro et la France ont un peu perdu de leurs charmes, il reste encore un eldorado pour battre des records de croissance :

"L'Afrique est une formidable région de croissance pour les années qui viennent, avec l'émergence d'une classe moyenne qui consomme. Le continent a réalisé une bonne partie du travail en termes de sécurité, de corruption. L'Afrique aujourd'hui c'est environ 5% de croissance annuelle, si on continue à ce rythme, 9 trillions de PNB à l'horizon 2040, c'est-à-dire ce que représente la Chine aujourd'hui."


Le 11 février prochain, Bain & Company décernera, en partenariat avec CroissancePlus, le Trophée de la Décennie 2014, qui distingue la meilleure entreprise française âgée de dix ans parmi toutes celles nées la même année. L'année dernière, le Trophée de la décennie 2013 avait été décerné à Babilou, l'entreprise de crèches crées en 2003 par les frères Edouard et Rodolphe CARLE.

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