On l'a vu : la Commission européenne a frappé fort contre les producteurs de verre pour pare-brise automobile : 1,38 milliard d'euros d'amendes dont 896 millions pour le seul
qui n'avait provisionné que 500 millions environ face à ce risque. Du jamais vu à Bruxelles. Le groupe français fait appel et ne veut pas payer tout de suite. Les instances européennes rétorquent que l'appel de cette amende n'est pas suspensif et que la somme doit être versée et gelée sur un compte en attendant le résultat de la procédure.
Mais sans préjuger de l'issue de ce dossier, il convient de se poser une question et de prendre une calculette. Si
et ses homologues ont effectivement "grugé" le consommateur et les constructeurs auto en vendant leur verre pour pare-brise à un prix de cartel, combien ont-ils ainsi gagné pour chaque unité vendue par rapport au prix qu'ils auraient facturé dans une situation de réelle concurrence ? 1 euro, 10 euros, 100 euros ? Cela fera toute la différence car il faut beaucoup de profits par produit pour compenser les centaines de millions qu'ils vont devoir verser aujourd'hui.
C'est toujours le cas dans un cartel : il faut se demander avant de le monter ou d'y participer si le jeu en vaut la chandelle, si les bénéfices engrangés feront plus que compenser l'amende éventuelle qui risque de survenir si les "associés" se font prendre. C'est à l'évidence le message que la Commission a voulu envoyer : cela risque de vous coûter plus cher que cela ne vous a rapporté. Et pourtant, il faut faire le calcul. Sur une longue période de temps où le cartel a pu faire effet, cela peut se révéler tout de même rentable. Même si c'est un peu cynique.
« C’est une décision difficile, mais nous avons décidé d'arrêter des "Chiffres et des lettres" » (Stéphane Sitbon-Gomez, France Télévisions)
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