Quand Raffarin se paie Renault et Peugeot-Citroën

Objet de son ire : la lenteur de Renault et PSA Peugeot Citroën, à ses yeux, à développer des voitures électriques sur un plan industriel et du coup à aider sur ce point Heuliez, resté au niveau des prototypes.

Solidarité économique nationale oblige, il est rare d'entendre en France un grand dirigeant politique critiquer une entreprise tricolore (sauf comme ces derniers jours en cas de critiques émanant de l'opinion publique comme envers

Total

ou sur les bonus des dirigeants chez

Valeo

ou Société Générale).

Or, mardi soir, dans le Grand Journal de BFM Radio, l'ex Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, certes élu de la région (Poitou Charentes) du constructeur automobile Heuliez menacé de dépôt de bilan, a fustigé sur ce dossier, après l'avoir fait sur son Blog, les deux grands constructeurs automobiles français,

Renault

et PSA

Peugeot

Citroën.

Objet de son ire : leur lenteur à développer des voitures électriques sur un plan industriel et du coup à aider sur ce point Heuliez, resté au niveau des prototypes. Jean-Pierre Raffarin a même accusé PSA de vouloir faire venir d'Asie des voitures électriques plutôt que de trouver un accord avec Heuliez. Et ce alors que les deux grands constructeurs tricolores reçoivent des aides de l'Etat dans le cadre de son plan de soutien au secteur automobile.

En disant cela, l'ex Premier ministre dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas en France. Nos deux champions de la voiture ont été bien passifs face à la montée des problématiques de respect de l'environnement, arc-boutés sur un principe certes louable : pour protéger la planète, mieux vaut faire de petites voitures qui  consomment peu. Plutôt que de travailler à de réelles alternatives à la motorisation classique, laissant notamment le champ médiatique - y compris dans la bouche de certains ministres - au japonais Toyota avec sa Prius à motorisation hybride (à la fois classique et alternative).

Ce dossier Heuliez a en tout cas l'art de déchaîner les passions et les tensions entre le monde politique et celui des entreprises. Autre élue de la région du petit constructeur, Ségolène Royal a ainsi fustigé à mots à peine couverts le groupe Bolloré (dont le patron éponyme est un ami de Nicolas Sarkozy), laissant entendre qu'il aurait fait pression sur les Pouvoirs publics pour empêcher que soient octroyées des aides à Heuliez. Une accusation qui a provoqué la fureur de Vincent Bolloré. Il a riposté via un communiqué vengeur, démentant avoir exercé de telles pressions. Il aurait sans doute mieux fait d'agir discrètement en obligeant Ségolène Royal à faire machine arrière sous peine de poursuites judiciaires pour diffamation.

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