500.000 dollars

Plafonner le salaire des patrons. La décision de Barack Obama relance le débat. Laurence Parisot, du Medef, est contre. Elle le dit ce matin dans « La Tribune ». Nicolas Sarkozy dira ce soir ce qu'il en pense...

Oui, sûrement. Alors, attention, ce que dit Obama, ce n'est pas « plafonner le salaire des patrons, de tous les patrons ». L'Amérique ne va pas fixer un « salaire maximum » pour tous, comme il y a, chez nous, un salaire minimum. Non.

Ce que veut le président américain, c'est que l'argent du contribuable destiné à renflouer les entreprises en quasi-faillite ne soit pas utilisé pour financer des rémunérations exorbitantes à leurs dirigeants. Et ça, on ne peut que l'approuver.

Aux Etats-Unis, les salaires des patrons - comme les bonus des traders - ont atteint des niveaux absolument scandaleux. Exemple. Le patron de la

Bank of America

, l'une de ces banques que l'Etat a du sauver. Il avait encore touché, en 2007, près de 16 millions d'euros - de quoi payer 1300 Smicards pendant un an ! Tout cela pour conduire la banque au bord du dépôt de bilan. Alors, que l'Etat américain impose ses conditions, dans ce domaine aussi, aux entreprises qu'il aide, on ne peut que l'approuver...Il y a des dérives qu'il faut stopper. Et là, c'en est une.

Laurence Parisot n'est pas d'accord...

Oui, la patronne du Medef avance un argument qu'on ne peut négliger : les entreprises qu'il faut sauver, elles ont besoin à leur tête, des meilleurs talents, des patrons les plus malins. Si on leur propose de tout petits salaires, ils n'y viendront pas. Les meilleurs iront ailleurs. Obama a déjà répondu, par anticipation, à cette crainte. Le salaire plafonné n'empêchera pas la distribution d'actions. Si le PDG réussit à redresser l'entreprise, il pourra en retirer, dans cinq ou dix ans, le bénéfice, lui aussi.

Et en France, l'Etat pourrait lui aussi plafonner les salaires des patrons, par la loi ?

Bien sûr, il le pourrait ! C'est d'ailleurs ce qui a déjà été fait dans certains pays européens, aux Pays Bas par exemple. Les dérives, en France, ont été jusqu'à présent moins spectaculaires qu'aux Etats-Unis. Cela étant, on voit mal, dans des périodes de crise comme aujourd'hui les patrons des grandes banques, de ces banques aidées aujourd'hui par l'Etat, continuaient à empocher des salaires plus de 300 fois supérieurs à ceux touchés par les Smicards. On a vu, avec la bataille des bonus, que laisser les patrons décider seuls, entre eux, ce n'est pas sûr que ça marche. Ce ne serait pas étonnant, dans ces conditions, que Nicolas Sarkozy ne décide, lui aussi, de légiférer dans ce domaine. Après tout, pourquoi pas ? Deux conditions quand même : que ce plafond ne concerne que les entreprises aidées par l'Etat ; qu'il n'empêche pas ensuite ces entreprises de conserver, voire d'attirer des talents.

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