Après la mort du « 12 », celle des « 118 » ?

Le « 12 », le renseignement téléphonique, c'était une manne pour France Télécom. Depuis trois ans, les « 118 » ont remplacé le « 12 ». Un flop total, révèle ce matin « La Tribune ». Le monopole, ça marchait mieux que la concurrence...

Qu'une concurrence mal conçue, c'est sûr !

Alors, c'est vrai, trois ans après la mort du « 12 », trois ans après la création des « 118 », c'est l'échec total, l'échec sur toute la ligne. 22 opérateurs avaient postulé à l'époque pour assurer le service téléphonique, trois seulement sont encore vraiment actifs aujourd'hui ! La concurrence devait favoriser la baisse des prix. On a eu la concurrence, pas la baisse des prix. Au contraire. Les tarifs ont explosé ! Plus 50% en moyenne sur trois ans, il faut le faire !  La concurrence n'a pas conduit non plus à une amélioration de la qualité de l'offre. Les « 118 », personne ne vous dira que c'est plus pratique que le « 12 » ! Ce n'est pas vraiment un mieux pour les consommateurs. Conséquence, le marché s'est effondré. Il y a aujourd'hui deux fois moins d'appels qu'en 2006 ! Le chiffre d'affaire des opérateurs tous réunis est inférieur de 25% à celui du 12 tout seul !

Luc Chatel a annoncé qu'en 2010, les « 118 » seront obligés de préciser leur tarif au début de la communication...

Oui, ce sera sans doute là l'estocade finale !

Les « 118 » n'avaient pourtant pas économisé leurs efforts pour vanter les mérites de leurs services. Ils avaient investi des sommes considérables dans des campagnes massives de pub, on s'en rappelle. Visiblement, ça n'a pas suffi. Les explications de ce flop ? D'abord, les prix, on l'a dit. Ils ont explosé alors même que l'inflation a disparu ! La raison principale, c'est cependant surtout la concurrence du Net, des annuaires gratuits en ligne. A quoi bon appeler les renseignements téléphoniques quand on peut passer, sans payer, par le Web.

Une nouvelle victoire du gratuit sur le payant ?

Oui, si l'on veut. Là où un service gratuit peut se développer, les opérateurs payants doivent, pour survivre, pour se développer, offrir plus et mieux, autre chose en plus en tout cas. Sinon, c'est la victoire assurée du gratuit. La concurrence entre services payants n'est jamais en soi une solution alternative. Dans le cas du renseignement téléphonique, les « 118 » n'ont pas vraiment, jusqu'à présent, apporté un plus par rapport aux services gratuits. Le gendarme des télécom, l'Arcep, avait d'ailleurs conscience de ce risque. Difficile d'apporter des innovations radicales dans ce domaine. A l'époque, par précaution, l'autorité de contrôle des télécoms avait voulu conserver le « 12 ». Le Conseil d'Etat le lui avait interdit. Par dogmatisme, à cause d'une lecture quasi-religieuse du principe de concurrence. Au total, un beau gâchis.

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