Plan Climat

Début ce matin, à Poznan, en Pologne, d'une conférence internationale contre le réchauffement climatique. Les 180 pays réunis ont un an pour établir un vrai plan mondial. Une conférence qui ne débouchera sur rien, Erik Izraelewicz ?

Si, elle pourrait bien faire avancer les choses. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». La formule de Jacques Chirac reste vraie. Il y a quand même maintenant une prise de conscience, planétaire, du risque que fait peser sur la planète ce réchauffement climatique.

Depuis les accords de Kyoto, il y a onze ans, les choses ont beaucoup changé. D'abord, à l'époque, le réchauffement de la planète était contesté. Là, on a changé de monde. Trois faits sont maintenant acquis, pour tout le monde. Un. Il y a bien un réchauffement climatique général - le froid d'aujourd'hui n'y change rien. Deux. Ce réchauffement est lié à l'activité humaine - c'est avéré. Trois. Il a, il va avoir des conséquences dramatiques pour l'humanité - ouragans et tempêtes plus fréquentes, îles englouties, côtes submergées....

Un autre fait est acquis, encore que. C'est que les accords de Kyoto, le premier plan climat mis en œuvre à l'échelle internationale, en 1997, ne sont pas à la hauteur du problème. Ils n'imposaient des efforts qu'à un tout petit nombre de pays, les pays européens notamment, des efforts qui n'ont pas été réalisés.

Barack Obama, le président élu américain, est prêt à s'engager dans un accord international ?

Oui, ce qui laisse espérer que cette conférence ne soit pas un coup pour rien, c'est effectivement que les deux grands pays les plus concernés par le sujet, les deux premiers émetteurs de gaz à effets de serre, les Etats-Unis et la Chine, sont, cette fois-ci, plus ouverts à la discussion. Ils avaient, l'un et l'autre, pratiquement boycotté Kyoto. Ils seront, l'un et l'autre, présents à Poznan. Autre évolution : l'accord sur les transferts de technologie. Le Nord, les pays riches, se disent prêts à aider le Sud, les pays pauvres, avec leurs technologies, à les aider à réduire leurs émissions de CO2. Tout cela, ça n'assure pas un accord, ce sont quand même de grands progrès.

Avec la crise financière, la lutte contre le réchauffement climatique va passer au second plan ?

C'est le grand risque. La lutte contre le réchauffement climatique nécessite effectivement une mobilisation des Etats, des moyens financiers massifs et une coordination internationale.

Avec la crise financière, les Etats ont la tête ailleurs. Leurs moyens, ils ont tendance à les mettre au service des banques plutôt que du climat. La crise peut conduire au chacun pour soi. On peut néanmoins imaginer un autre scénario. La crise financière peut donner au monde l'occasion de changer de modèle, d'adopter un modèle moins émetteur de gaz à effet de serre, un modèle carbon-free, comme on dit aux Etats-Unis. C'est ce qui se dessine dans l'automobile. Quand la maison brûle, on finit par prendre ses précautions...C'est ce que le monde fera, peut-être, à Poznan dans les prochains jours.

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