A bâtons rompus avec Marc Jalabert (Microsoft) et Alain Folliet (DSI de la CNAM et co-président de Agora)

Depuis mardi, Microsoft organise ses Tech Days 2009 au Palais des Congrès. Environ 15.000 personnes doivent visiter l'évènement. Marc Jalabert et Alain Folliet, DSI de la Cnam et co-président d'Agora, une association de 50 DSI, ont discuté de l'évènement avec La Tribune.

A quoi servent les Tech Days pour Microsoft ?
Marc Jalabert :

Cet évènement fête son troisième anniversaire. C'est une manifestation faite pour les informaticiens par les informaticiens. Nous organisons plus de 300 sessions techniques animées par des experts dont 60% ne sont pas des techniciens de Microsoft. C'est le rendez-vous de l'écosystème et des experts autour des technologies Microsoft mais aussi des concurrents puisqu'il y a des sociétés comme Novell,

Sun Microsystems

et IBM. On parle de Linux et d'interopérabilité. Nous allons recevoir plus de 15.000 personnes sur trois jours. Nous avons 100 partenaires et communautés techniques. Après s'être focalisées sur les ingénieurs et les développeurs, les Tech Days accueillent en 2009 les décideurs et, avec l'Agora, des problématiques DSI. Dans dix ans, lorsqu'on regardera en arrière, on s'apercevra que 2009 a été une année charnière de changements.

Et quels sont les changements anticipés par Microsoft ?
Marc Jalabert :

Il y a des changements à l'oeuvre depuis 20 ans, notamment dans l'usage du numérique. Seulement 40% des PME françaises ont un site Internet. Dans les entreprises, le numérique se répand rapidement au travers de la messagerie instantanée, des wikis et des blogs. Pour les vingt prochaines années, tout ce qui est environnemental, écologique et green IT sera à l'ordre du jour. Windows 7 est le premier système d'exploitation à avoir besoin de moins de ressources systèmes que son prédécesseur. On va pouvoir faire tourner Windows 7 sur des PC de plus de cinq ans.

Dans le contexte économique actuel, l'informatique peut aider à optimiser les coûts et faciliter la collaboration dans l'entreprise.

Et pour vous Alain Folliet, que vous apportent les Tech Days ?
Alain Folliet :

Les deux aspects importants sont de pouvoir se confronter à la réflexion d'un grand industriel sur sa vision du besoin et de l'offre et de trouver comment on favorise l'innovation dans nos entreprises. Notre association Agora regroupe une cinquantaine de DSI. Nous cherchons à déterminer la place du système d'information dans l'entreprise et donc le rôle du directeur du système d'information.

On constate qu'il y a un besoin de changement dans les façons de gérer les processus. Nous cherchons à devenir plus efficients, à changer les organisations. Nous voulons faire mieux circuler les informations et les partager en entreprise. Enfin, nous nous intéressons au pilotage c'est-à-dire apporter aux décideurs les outils pour réagir rapidement. On peut d'ailleurs s'interroger, quand on regarde la crise, si les outils d'aide à la décision avaient atteint un bon niveau de maturité.

Qu'avez-vous trouvé de spécifique aux Tech Days?
Alain Folliet :

J'ai découvert des choses intéressantes, notamment l'évolution de la performance des solutions et les possibilités de virtualisation des serveurs et des applications. De plus, nous constatons que Microsoft collabore mieux avec différents acteurs. Ce sont ses concurrents mais tous ont conscience que l'interopérabilité des systèmes est essentielle. Il me semble que le débat entre les solutions que l'on a qualifiées de propriétaires et les solutions Open Source a évolué. On ne parle plus d'alternative mais de complémentarité.

L'Open Source est-il important pour les DSI ?
Alain Folliet :

C'est intéressant car il y a une communauté vivante et un rapport économique en apparence séduisant mais nous avons besoin de travail d'intégration et de sécurisation. Nos systèmes doivent être professionnels. Nous avons donc des exigences en terme de continuité d'activité et de qualité de service.

Est-ce que les éditeurs et les sociétés de services vous aident vraiment ?
Alain Folliet :

Dans un certain nombre de situations, j'ai constaté que le besoin anticipe l'offre. Souvent, on s'aperçoit qu'on a des opportunités pour développer des services s'appuyant sur des technologies de l'information mais, hélas, les solutions n'existent pas.

Si je remets ma casquette de DSI de la CNAM, je pense qu'on peut offrir de meilleurs services aux professionnels de santé tout en leur laissant leur autonomie.

Quelle est la meilleure solution pour faire avancer les choses ?
Alain Folliet : I

dentifier des projets qui vont avoir une dimension de prototypes, qui permettront d'exprimer les besoins et de trouver les solutions adaptées. Nous attendons que notre relation avec les éditeurs et leurs partenaires soit considérée comme un investissement.

Avec la crise, que demandent les directions générales aux DSI ?
Alain Folliet :

On nous demande de faire plus avec le même investissement. Cependant, toutes les entreprises ne sont pas dans la même situation par rapport à la crise. La question fondamentale est de pouvoir toujours assurer que l'investissement dans les technologies de l'information contribue à la performance globale de l'entreprise.

Marc Jalabert :

La crise est un facteur d'accélération sur certaines technologies. On veut plus d'informations, plus rapidement. Go Sport a mis en place un système décisionnel pour 80 personnes de sa centrale d'achat afin d'être en phase avec ce qui se passe dans les magasins. Le contexte de crise a permis de rendre prioritaire ce projet.

Alain Folliet :

Un enjeu fort des technologies de l'information est la gestion des connaissances en terme de relation client, d'indicateur de pilotage et de partage de savoir dans l'entreprise. Il faut apporter aux différents acteurs le niveau de connaissance qu'il est utile d'avoir pour exercer son métier.

Propos recueillis par Pascal Boulard

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