A bâtons rompus avec Pascal Thomas

Pascal Thomas fait partie de la division « activités de croissance » d'Orange, créée récemment et dirigée par Raoul Roverato. Il est spécialisé sur la partie audience. Il agit sur deux axes, la création de sites communautaires et de nouveaux sites au niveau de la télévision comme RewindTV. C'est l'équivalent du service d'Arte+7 et de M6Replay. Ce dernier devrait bientôt être accessible sur les portails d'Orange.

Que faites-vous chez Orange ?

La majeure partie de notre boulot est de travailler sur les sites web 2.0 et les systèmes communautaires qui sont de nouveaux moyens d'interagir avec nos clients. C'est un enjeu fort pour une entreprise comme la notre qui possède des bases de clients importantes.

Qu'avez-vous créé?

Pikeo

, un site de partage de photos. Nous y mettons en œuvre trois concepts : qui, quoi, où. On place sa photo sur une carte, on précise de quoi il s'agit et qui a pris la photo. On peut la partager avec sa famille, ses amis, avec tout le monde ou la conserver en privé. Nous avons comptabilisé 1 million de visiteurs uniques sur la France en octobre, ce qui nous place très près de

Flickr

(Yahoo).

Est-ce un copycat ?

L'idée n'a pas été de dire Flickr c'est bien, on va faire la même chose, mais de nous demander ce que nous avons à faire dans le monde de la photo. Nous vendons quelques dizaines de millions de téléphones portables par an. La plupart sont équipés d'un appareil photo, ce qui fait du téléphone portable le premier appareil photo de quasiment tout le monde.

Quand on regarde ce qu'on peut faire sur la photo, soit on fait de l'impression de photo mais ce n'est pas réellement notre métier, soit un fait un site communautaire de partage. D'où Pikeo.

Qu'avez-vous fait de plus ?

Nous avons beaucoup travaillé sur les gadgets et les widgets. La Live Radio fait 900.000 téléchargements en France, la Météo fait plus de 500.000 téléchargements. L'intérêt pour nous est de pouvoir toucher des gens qui ne sont pas chez nous : 55% des utilisateurs de nos widgets sont chez d'autres opérateurs. Nous pouvons étendre la base potentielle de gens à qui on parle. Nous allons pouvoir tester des modèles de publicité pour savoir comment ce modèle de widget réagit.

Y trouvez-vous d'autres intérêts ?

Les widgets permettent de reportaliser des gens et de les requalifier. On est en train de le faire sur le web et sur le mobile avec un produit qui s'appelle

Djinngo

. Il permet de retrouver directement sur le mobile tous les petits services appréciés sur Internet.

Quand vous rencontrez une start-up performante qui peut inventer de nouveaux usages sur Internet et sur le mobile, qu'est-ce se passe ?

On a toujours essayé de travailler avec des start-up. Dans mon équipe, nous avons créé l'orange start-up program pour que les jeunes pousses puissent travailler plus facilement avec Orange.

Est-ce que ça fonctionne ?

Nous avons essayé de ne pas simplement mettre en ligne un numéro de téléphone et un mail mais de mettre en place un sponsor qui va aider la start-up à naviguer au travers de notre organisation. Nous avons une cinquantaine de relations et nous avons lancé cinq produits.

Peut-on calculer le retour sur investissement des produits et services que vous lancez ?

On aura des systèmes premium et de la publicité. C'est un peu la méthode des start-ups. On passe en comité d'investissement, on présente le projet, on se fait accepter ou on nous refuse. Une partie de nos développements est fait en relation avec les Orange Labs.

Votre mission est-elle de racheter des start-ups ?

Cela s'est fait avec

Cityvox

. La question est de savoir si le système de valorisation est favorable. Un des éléments clefs pour une start-up est de la laisser vivre pour qu'elle reste créative.

Vous vous écartez du seul transport des télécommunications ?

La mise en œuvre de nos réseaux passe par le fait qu'on est capable de mettre quelque chose dessus. Le transport est essentiel mais nous ne devons pas être absent de ce qui se passe au-dessus. Notre idée est de rester à la taille d'une start-up avec une trentaine de personnes.

Que serait une mesure du succès pour vous ?

Pour l'instant, la mesure s'appelle Nielsen/Netratings. Nous avons des enjeux de notoriété qui commencent mais on essaye de le faire avec des moyens de start-up.

Propos recueillis par Pascal Boulard

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