L'opération « Sauvons Wall Street » a du plomb dans l'aile

La présentation du pseudo plan de Tim Geithner s'est traduite par une baisse de 5% de Wall Street. Les obligations bancaires représentent un véritable danger.

Le plan Geithner est-il différent du plan Paulson ? Difficile à dire. Disons que le nouveau Secrétaire au Trésor est venu avec l'idée de présenter un plan mais que les détails seront précisés plus tard. Quand ? Ah, bonne question car il faut pourtant aller vite.

Or, les idées ébauchées par ses équipes ne sont pas de nature à faire fonctionner le système bancaire. Elles sont au nombre de quatre :

1)ausculter à fond le bilan des banques (« stress-testing »)et déterminer celles qui doivent recevoir un soutien du gouvernement.

Les régulateurs bancaires américains (FDIC et OCC) savent en partie le faire mais gageons qu'ils n'auront ni l'expertise ni le personnel suffisant pour évaluer les divers CDOs ou CDS qui traînent dans les bilans. Par ailleurs, le « stress testing » en question ne fait-il pas partie de l'arsenal de gestion de risque des banques d'affaires qui a si merveilleusement réussi ?

2)mettre au point un partenariat public-privé pour acheter les actifs toxiques.

Soit les actifs toxiques ne valent rien et il n'y aura personne pour les acheter, soit ils valent quelque chose mais sûrement moins que le niveau auquel ils sont inventoriés dans le bilan des banques. Dans ces conditions, le contribuable américain prendrait à sa charge une partie de la dépréciation.

3)booster le programme Term Asset Backed Securities Loan Facility pour stimuler la distribution de crédit à la consommation, les prêt étudiants et les crédits automobile.

C'est une nationalisation du crédit en quelque sorte et, quitte à être radical, c'est peut-être une piste à suivre.

4)mettre au point un plan (un autre) pour doper le secteur du logement. Il devrait être présenté d'ici à quelques semaines.

Ces quatre points ne sont pas de nature à résoudre les problèmes de l'industrie bancaire américaine. Pour faire simple, disons qu'il existe deux sortes de banques aux Etats-Unis, celles qui sont solvables (les petites banques et les banques régionales) et celles qui ne le sont pas (sans doute les grosses). Qui est solvable ? Qui n'est pas solvable ? Mystère. Cependant, la seule bonne méthode serait de placer les banques non-solvables sous le contrôle du régulateur, de les nationaliser si vous voulez.

Cela se traduirait par un effondrement de leur titre en bourse mais cela ne serait que la partie la plus visible de l'iceberg. L'autre effondrement serait beaucoup plus important puisqu'il concernerait toutes les obligations émises par ces banques non solvables. On parle de 60% de l'encours des obligations à 1-5 ans. Qui les possède ? Les fonds de pension, les sicav obligataire, tous les organismes de gestion collective. On comprend alors mieux l'indécision du nouveau Secrétaire au Trésor. Prendre les bonnes mesures est un risque politique considérable pour une Administration qui ne s'est pas encore installée. Il faudra pourtant en passer par là et cela risque de faire du bruit.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.