La Tribune : Tous les fabricants de téléphone présente des écrans tactiles aujourd'hui. Où vas se jouer la différentiation des produits ?
Eric Surdej :

Tout le monde en présente car cela a été le moyen d'améliorer les gammes de produits et de répondre aux besoins des consommateurs avec le système des widgets. Le tactile permet de répondre aux identifications des consommateurs. Nous avons été le premier à lancer un tactile avec le Prada en 2007. Puis nous avons présenté 6 produits. Samsung est arrivé avec un smartphone tactile et a réussi à devenir leader en France. Toutefois, nous sommes leader en excluant la catégorie smartphone.

La partie va-t-elle se jouer au niveau des utilisateurs ou au niveau des opérateurs qui peuvent trouver dans le tactile le moyen d'augmenter le revenu moyen par abonné ?

Le but est de créer de la valeur en permanence. Il n'y a pas de tactile en milieu de gamme sauf chez LG qui a lancé le KP500. On le trouve à 49 euros sponsorisés, contre plus de 70 euros en fin d'année 2008.

L'iPhone a été un bon contributeur à ce marché du tactile. L'important est ce système de widget qui répond aux besoins des consommateurs. Dans une constante de chiffre d'affaires à peine en progression, les opérateurs vont être tentés de subventionner le milieu de gamme. Dans ce contexte, la politique de LG va être d'avoir des produits référents comme l'Arena et d'élargir son milieu de gamme. Nous allons mettre sur le marché six modèles différents entre juin et septembre.

Le système des widgets ne va-t-il pas lier les abonnés à leur opérateur pendant longtemps ?

Depuis le début 2007, nous conduisons des enquêtes quotidiennes sur 5 grands pays industrialisés, dont la France, pour connaître les besoins des consommateurs. Nous essayons de savoir quels sont les widgets à mettre en place, quelles sont les interfaces à inventer et comment l'utilisateur va s'approprier le menu. Quand on voit que le transfert d'un opérateur à l'autre se fait rapidement, avec des interfaces certes différentes mais où on retrouve les principaux logos ou dessins des fonctions, je ne pense pas que cela aura une influence.

Aujourd'hui, les opérateurs doivent réconcilier deux courbes, celles du transfert de données, qui augmente fortement, et celle des revenus, qui affiche une pente positive mais nettement moins que la data. Que peuvent-ils faire en terme d'investissement ?

On arrive à un business mature. Pour le financement du LTE (Long Term Evolution) ou de la 4G, les opérateurs devront mutualiser les infrastructures. Il va y avoir une refonte des réseaux et des business models. Si on parle de marché mature, alors il y aura une création de valeur beaucoup moindre. Il faudra aller consolider le revenu chez chaque abonné en développant des widgets, des services spécifiques que l'ont pourra facturer.

Le Wimax est-ce intéressant ?

C'est un remarquable beau projet.

Est-ce que cela va rester un beau projet longtemps ?

C'est un peu lié aux infrastructures et au reste. Le ticket d'entrée est de plus en plus cher en 2009. Il y a une légère érosion des marges des opérateurs donc je pense que cela va traîner avant de se développer.