2008 aura été l'année où le tactile s'est répandu sur le segment haut de gamme de la téléphonie mobile. Apple a montré la voie avec son iPhone. Il a été rapidement imité par ses concurrents. Sa stratégie de choisir une distribution sélective l'a peut-être desservi au niveau des volumes.

En France, les téléphones tactiles représentaient 4% du marché début 2008 et 20% en décembre. Un téléphone vendu sur 5 est un appareil tactile et cette situation devrait continuer.

« Comme toutes les nouvelles technologies, le tactile s'est installé sur le haut de gamme et descend doucement dans la chaîne, souligne Jean-Philippe Illarine, directeur marketing de Samsung Mobile France. Nous n'étions pas présent sur ce marché début 2008 mais nous avons sorti 4 produits et nous avons fini l'année avec une part de marché de 38%, supérieure à notre part de marché globale ». Samsung avoue avoir vendu en France presque 1,5 millions de téléphones tactiles, contre environ 500.000 pour Apple. Le sud-coréen vend aux trois opérateurs français. Pour 2009, la moitié de la gamme de Samsung devrait être tactile. Le groupe a même préparé un slider tactile, qui laisse apparaître un clavier « pour les réfractaires à la technologie tactile ».

L'avantage du tactile pour les opérateurs ? Il permet d'augmenter l'Arpu, c'est-à-dire le revenu moyen par utilisateur, notamment grâce à l'utilisation des forfaits data. Le procédé pouvant être utilisé, plus ou moins bien, par divers systèmes d'exploitation, il est apparu sur les smartphones.

Cela ne veut pas dire que la frontière entre les portables multimédia et les smartphones s'estompe. Les seconds conservent leur connotation « business » mais ils se doivent d'intégrer les capacités multimédia offertes au grand public.

Et aujourd'hui, le smartphone se dessine comme une plateforme capable de gérer les outils de la vie professionnelles et les choses de la vie privée. Le travail, avec la messagerie professionnelle, et les loisirs avec les contacts facebook, la musique, les films, voire la messagerie instantanée. Ces possibilités sont fort intéressantes mais on se demande si l'infrastructure actuelle pourra les supporter si tout le monde a les moyens de se les offrir.

Pascal Boulard