On les regrettera, ces marlous, ces sombres voyous patrons de sulfureuses officines qui enchantent les gazettes hebdomadaires. Ils apportaient un « je ne sais quoi » de triste humanité et de gaudriole dans l'univers fascinant et glacé des combats de tycoons. Mais leur temps semble compté depuis que les deux principales entreprises à capitaux privées d'intelligence économique ont mené à bien leur petite révolution. L'une, Geos, fondée par Stéphane Gerardin, un ancien des « services », vient d'accueillir comme Directeur général Patrick Coutard, Diplômé de l'ESSEC, qui a débuté sa carrière chez le lessivier Procter & Gamble avant de prendre la direction de Sécuritas France, spécialiste suédois de la sécurité. De son côté, Riskeco, dont le PDG est Bruno Delamotte, ancien du SGDN, a choisi, comme directrice générale, Béatrice Bacconnet, diplômée de Télécom Paris, ancienne patronne de Thales Security & Supervision puis du groupe Martec spécialisé dans les balises de géo-localisation. Une femme et un homme qui savent répondre aux besoins de leurs clients dans un rapport d'entreprise normalisé. Ce qu'exigent les clients qui en ont plus qu'assez de voir le nom de leurs prestataires d'IE mêlés à de sulfureuses affaires judiciaires. En un mot, le marché a tranché et les hommes avisés qui sont aux commandes de Geos et de Riskeco en ont tiré les conséquences. Plus qu'une vague loi, toujours en préparation dans les couloirs de « Beauvau », et dont d'ailleurs certains experts relèvent les incohérences, c'est notamment par ce biais que le marché de l'IE s'assainira. Ensuite, ce sera aux clients à ne pas demander n'importe quoi à n'importe qui.
L’intelligence économique devient économique
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