Campagne de Brousse : « Et vive la Corrèze »

CHRONIQUE. Ingénieur, éditeur, observateur attentif des sociétés, du monde et des gens, Jean Brousse, corrézien, bretteur de mots, a publié "Deux mois ferme", collection de ses chroniques quotidiennes du confinement. En cette année présidentielle, il tient dans La Tribune une revue de la crise politique et sanitaire, intitulée comme il se doit Campagne de... Brousse.
(Crédits : Jean Brousse LT)

Semaine dense au cours de laquelle un énième variant facétieux l'aura disputé aux modestes soubresauts de la vie politique locale. Monsieur Z aura enfin « choisi son moment » pour confirmer son engagement dans la course à l'Élysée. On connaît la candidate désignée par les militants de la droite républicaine, une corrézienne de coeur par alliance et chiraquienne par conviction. Face à Valérie Pécresse désormais en lice pour l'Elysée, on voit se dessiner un conglomérat prêt à soutenir le Président sortant toujours au travail et toujours pas déclaré ! Mettrait-on de l'ordre dans cette précampagne ? Comme disait ma mère avant la rentrée des classes : « Range d'abord ta chambre ».

Seul le micro était gaullien dans la vidéo cheap de monsieur Z, et encore ! Bureau Louis quelque chose et bibliothèque approximative, le décor sombre et poussiéreux début XXe rappelait, en moins léché, celui du « Discours d'un roi ». N'est pas Tom Hooper qui veut. Est-ce là le cadre suranné que souhaitent nos contemporains ? Croient-ils vraiment au changement du Fregoli de la posture, transformé instantanément de polémiste revendiqué en digne présidentiable ? Et y croit-il, sans se mettre le doigt dans l'œil ? Restons prudents les américains ont bien élu Trump !

Plus de lumière sur les plateaux des débats des Républicains instrumentalisés par les stars des chaines de télévision. De l'entre soi, on est du même monde : « Cher Michel, cher Philippe, comme Xavier le dit, Valérie a raison, Éric tu exagères ... ». L'apparente courtoisie n'interdit pas les piques affutées : « Fidèle à ma famille ... Moi, je défendrai nos valeurs ... Où trouveras-tu  les moyens ? ... ». A la recherche délicate d'un équilibre perdu entre différence et cohésion, entre « Je suis le meilleur » et « Je soutiendrai le choix des militants ». Badaboum : celui qui s'y croyait est écarté et c'est finalement une femme qui portera les couleurs d'une droite qui en retrouve, des couleurs.

Une femme qui manquait cruellement à la Mutualité, antre des rassemblements populaires, pour l'inauguration de la « maison commune » des soutiens d'Emmanuel Macron. Ils étaient tous là, Stanislas Guérini, François Bayrou et  Édouard Philippe, sous l'œil patelin mais attentif de Richard Ferrand, à se convaincre de leur unité et attendre que leur champion se manifeste. Hors Barbara et Roselyne, on ne repérait pas beaucoup de combattantes sur la photo de famille du premier rang des ténors de « Citoyens ensemble », dommage pour les tenants de la modernité. On en serait découragé, à la place du Président toujours au travail, entre un vibrant hommage européen à Valéry Giscard d'Estaing et une vente de Rafales aux Émirats arabes unis - sera-t-on meilleur dans les airs que sous les mers ? -. Il n'a pas le temps de s'occuper de ces choses-là.

Quelqu'un a-t-il aperçu Yannick Jadot ? On l'a perdu, coincé sans doute entre les obsessions féministes de son alliée Sandrine Rousseau et les malheurs de Nicolas Hulot, comme d'ailleurs on a oublié climat et environnement, à peine repêchés par un quizz salaméen lors d'un grand débat de la 2.

Et les infectiologues de revenir sur les plateaux des chaines d'information en continu bavarder du nouveau variant à la mode, Omicron (Nu faisait trop léger en cet hiver précoce et Xi eut été désobligeant pour nos amis chinois), alors que la cinquième vague portée par son prédécesseur n'a pas encore atteint son acmé. Les banquets de fin d'année prennent un coup dans l'aile, les meetings et autres rassemblements s'annulent doucement, les gestes barrière redeviennent sérieusement à la mode ... Pas de surboum en vue ! On pourra peut-être quand même cette année garder à table papy et mamie, pourvu qu'ils aient trouvé un créneau et bien reçu leur troisième dose.

Puisse ce troisième Noël covidé ne pas entacher l'exaltante période électorale à venir !


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