Campagne de Brousse : Pourvu que le casque ne se substitue pas au masque !

CHRONIQUE. Ingénieur, éditeur, observateur attentif des sociétés, du monde et des gens, Jean Brousse, corrézien, bretteur de mots, a publié "Deux mois ferme", collection de ses chroniques quotidiennes du confinement. En cette année présidentielle, il tient dans La Tribune une revue de la crise politique et sanitaire, intitulée comme il se doit Campagne de... Brousse.
(Crédits : GONZALO FUENTES)

« Les masques au feu et la maîtresse au milieu ». Le printemps s'approche avec son cortège de douceurs, et nous allons enfin retrouver les visages de nos contemporains. Pourtant une lourde chape s'est installée sur une société inquiète, comme un couvercle étouffant les espoirs contenus depuis trop longtemps. Les bambins vont-ils enfin découvrir que les grandes personnes peuvent sourire elles aussi ? le méchant virus est-il vraiment devenu inoffensif ? Pourvu que le casque ne se substitue pas au masque !

Un conflit dévastateur s'installe aux confins de l'Europe, à deux heures de vol de chez nous. Qui l'eût cru ? Nous ne pensions plus qu'en 2022 la guerre, la vraie, comme dans les livres d'histoire viendrait à éclater. Les chars russes investissent avec peine une Ukraine résolument résistante. Les plans du Tsar, pourtant ourdis de longue date, sont sérieusement contrariés par le courage admirable du peuple. Fallait-il en arriver là pour retrouver un peu de confiance dans la nature humaine ?

Vladimir Poutine, solitaire bunkerisé on ne sait trop où, désavoué par presque tout le reste du monde, joue comme à son habitude au chat et à la souris avec ses contempteurs. Il ne saurait perdre la face. Il remugle sa rancœur obsessionnelle envers les autres, l'Europe, l'OTAN, l'ONU et le monde occidental dont il a pourtant bien profité avec le concours de ses oligarques.

Non, il n'a pas tiré sur des hôpitaux pédiatriques et des demeures civiles. Non, il n'a pas dévoyé des couloirs sanitaires qu'il dévie dans l'impasse. Non, il n'a pas invité des volontaires à le rejoindre en Ukraine. Non, il n'agite pas le spectre des armes chimiques ennemies pour justifier ses propres menaces. Non, il ne rassemble pas quelques forces aux frontières otanesques. Il ne fait, le pauvre, que se défendre face au « projet antirusse fomenté par les occidentaux » ! La preuve : MacDo quitte la Russie.

Il envoie avec une extrême bonne volonté Sergueï Lavrov rencontrer à Antalya son homologue ukrainien, Dmytro Kuleba pour évoquer un cessez-le-feu lors d'une pantomime assumée. Puis il appelle Emmanuel Macron et Olaf Sholz pour leur parler de la pluie et du beau temps, histoire de ne pas rompre le lien avant un sommet européen.

L'Europe, invitée par le Président de la France et de l'Europe, confirme depuis la galerie des Batailles - ça ne s'invente pas - du Château de Versailles -où Macron avait reçu Poutine en 2017- son unanimité pour soutenir concrètement l'Ukraine et prendre rapidement les mesures propres à assurer son indépendance et sa souveraineté. Serait-elle en train de se construire ?

Pendant la guerre, la vie continue. La campagne de France démarre enfin. Le Candidat, le double du Président, égrène ses projets pour un second mandat qui semble à sa portée. Il s'échappe à plus de 30 % devant ses poursuivants,

Monsieur Z et Jean Luc Mélenchon qui continuent de ressasser leurs convictions et Madame le Pen qui tente de confisquer le thème du pouvoir d'achat. Valérie Pécresse espère s'être forgé une image face à un Z goguenard dans un débat bruyant et confus.

Le Candidat lance le pavé des retraites à 65 ans dans la mare des propositions de ses concurrents. Les Français abasourdis se sentent privés du débat sur leurs préoccupations du moment. Les colères du temps des gilets jaunes écartées par la Covid ne sont pas éteintes. Le volcan de l'insatisfaction pourrait bien se réveiller.

On en avait pourtant bien besoin de ce printemps, d'un peu de légèreté et de la caresse salvatrice d'un souffle de vent amical. La France arrache grâce à une défense souveraine une superbe victoire contre le Pays de Galles dans son avant-dernier match du tournoi des Six Nations, comme au bon vieux temps. En route vers le Grand Chelem ? Il n'y a quand même pas que des mauvaises nouvelles cette semaine...

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Commentaires 3
à écrit le 13/03/2022 à 10:02
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Je propose de mettre notre superbe équipe de France de rugby au gouvernement et de mettre Galthier président. Mais bon en haut de la pyramide c'est pas la France qu'ils veulent faire avancer mais seulement les riches français qui pourtant se sont net...

à écrit le 13/03/2022 à 6:47
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Cet article qui fait l'article est comme a l'habitude de son auteur petri de lieux communs et cousu de parti pris. En avril ce sera Z.

à écrit le 12/03/2022 à 22:41
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D"habitude, il est meilleur...

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