Mondial de l'auto : la voiture de demain, le fruit d'une collaboration qui dépasse le secteur automobile

OPINION. Le Mondial de l'auto qui a ouvert ses portes ce 17 octobre se dit "la vitrine d'une révolution en cours" alors même qu'un grand nombre de constructeurs automobiles n'y seront pas présents. Leurs emplacements dans les halls de la Porte de Versailles ne sont cependant pas restés vides, occupés par des marques associées traditionnellement à d'autres secteurs tels que l'énergie, la finance ou le divertissement. Un paradoxe ? Pas forcément. Par Céline Littré, Product Marketing Manager de Linxens
(Crédits : DR)

Par le passé déjà, il a toujours fallu un écosystème pour fabriquer une voiture. Mais cet écosystème était jusqu'à récemment souvent dédié en majeure partie à l'automobile. La société Clarion, fondée en 1940 au Japon, qui s'est rapidement spécialisée dans l'autoradio et est devenue la référence mondiale du sujet pendant plusieurs dizaines d'années, en est un parfait exemple. Une preuve supplémentaire s'il en faut : elle a été finalement rachetée par un équipementier automobile tricolore majeur.

Cependant, le monde change rapidement, et les constructeurs automobiles prennent conscience qu'ils ne relèveront pas le défi de la voiture de demain en s'appuyant sur leurs seuls partenaires et réseaux traditionnels. Comme on le voit au Mondial de l'Auto, ils s'ouvrent donc à un éventail d'acteurs venus de mondes extrêmement variés. Imaginant le véhicule de demain, ils ont besoin de leur expertise non seulement pour développer les nouvelles technologies et services, mais aussi les adapter à leurs chaînes de production pour ne pas être freinés dans le déploiement à grande échelle.

La voiture de plus en plus électronique

La voiture est ainsi aujourd'hui un concentré de technologies venues de tous secteurs, de l'électronique au divertissement en passant par les énergies, et dont la technicité augmente à vitesse grand V. La carte-clé en est un bon exemple car son déploiement n'est possible que grâce à une chaîne d'acteurs solides, du créateur de la puce électronique jusqu'au fabricant de la carte, en passant par les acteurs de l'innovation intermédiaires qui permettent par exemple d'apporter à la carte à puce un design original (comme la couleur noire pour l'un des principaux constructeurs des voitures électriques) mais aussi des caractéristiques originales comme une carte en métal ou une carte avec LED intégrées. Grâce à l'ensemble de cette chaîne, alors qu'en 2021 seules les marques haut de gamme proposaient la carte-clé en complément de l'ouverture par smartphone, un an plus tard, cela concerne déjà 5% des véhicules neufs.

D'autres innovations électroniques apportent plus de sécurité ou un meilleur suivi de la consommation du véhicule, alors que des experts en énergie et en divertissement apportent leur savoir-faire pour rendre la voiture plus propre et améliorer l'expérience des passagers (gestion du son avant/arrière, visionnage des contenus vidéo sur le pare-brise avant pour la voiture autonome).

Légiférer pour garantir l'interopérabilité

Toutefois, dans le cadre de certaines innovations, même une chaîne complète d'acteurs de l'innovation ne suffit pas. En plus de concevoir, fabriquer et adapter pour faire adopter, il est aussi parfois nécessaire de légiférer. C'est le cas aujourd'hui des cartes permettant d'accéder aux bornes de recharge, pour voitures électriques. Sur ce marché en très forte croissance, les conducteurs se retrouvent parfois avec des cartes qui ne sont pas compatibles avec toutes les bornes. Chaque marque de voiture peut fournir une carte bridée selon les partenariats signés. A l'instar de la question des chargeurs de téléphones portables, que le Parlement européen a tranchée ce mardi 4 octobre en imposant le chargeur USB-C à tous les modèles vendus en Union Européenne, il est urgent de légiférer pour garantir l'interopérabilité et faciliter l'usage aux consommateurs.

La voiture de demain sera incontestablement le fruit d'une collaboration qui dépasse le secteur automobile, pour peu que ce soient les besoins du conducteur et de ses passagers qui guident l'effort d'innovation. Après tout, quelque sécuritaire, innovante ou écologique qu'on la conçoive, la voiture de demain n'apportera pas grand-chose si elle reste... sur le stand du Mondial, ou, encore pire, au garage.

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Commentaire 1
à écrit le 17/10/2022 à 18:40
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L'automobile ne fait plus rêver, il est plus subtil d'éviter les déplacements inutiles par la relocalisation des services, de la distributions et d'améliorer le transport en commun !

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