Réindustrialisation : le Grand Chalon réhabilite la friche Philips/Nordéon pour accueillir un nouvel industriel en 2025

C’est à la rentrée prochaine que la déconstruction du bâtiment Nordéon Marvell Glass (ex-Philips), spécialisé dans la fabrication de néons, à Chalon, débutera. Sylvain Waserman, président de l’Ademe, est venu officialiser cette nouvelle étape de financement. Objectif : attirer un nouvel industriel sur le territoire, avec un espace de sept hectares « clé en main ».
(Crédits : Amandine Ibled)

Les 25.000 m2 du bâtiment sont restés intacts après le départ de l'industriel... Au plafond, les tubes fluorescents s'effritent et au sol, des débris de verres craquent encore sous nos pas. « C'est probablement l'une des dernières fois où nous venons ici, dans ces bâtiments », note Sébastien Martin, président du Grand Chalon. Difficile d'imaginer qu'ils étaient plus de 800 dans les années 70/80, femmes et hommes, « les Philips » comme on les appelait dans la région, à travailler sur des lignes de production. Le 22 juillet dernier, le président du Grand Chalon signait la convention de reconversion de la friche industrielle de l'ancien site Philips puis Nordeon, pour acter cette nouvelle étape de financement, avec le préfet de Saône-et-Loire, Yves Séguy, le nouveau président de l'Ademe, Sylvain Waserman, ainsi que le sénateur et conseiller régional, Jérôme Durain. Ces partenaires financiers participent généreusement à l'opération : l'Ademe pour 2,72 millions d'euros, la banque des territoires pour 27 251 euros, la région Bourgogne-Franche-Comté pour 950 000 euros.

Au plafond, les tubes fluorescents s’effritent

Sept hectares de foncier à vocation économique

La réhabilitation de ce site industriel situé à l'entrée de SaôneOr, un pôle industriel stratégique entre Paris et Lyon, s'inscrit à la fois dans le projet de loi relatif à l'Industrie Verte, qui vient de passer en première lecture à l'Assemblée nationale, et celui de la loi zéro artificialisation nette des sols. Plutôt que de « laisser la nature reprendre ses droits », le Grand Chalon a fait le choix de redonner vie à ce site industriel. « En 2025, nous aurons la capacité de proposer sept hectares de foncier à vocation économique à des industriels, une ou deux parcelles maximums », assure Sébastien Martin. « Notre objectif n'est pas d'avoir plein de petites parcelles. Ici, nous ne referons pas une énième entrée de ville avec des boîtes à chaussures. Cela, c'était le modèle du 20e siècle ! », poursuit-il. La collectivité a pu racheter la parcelle pour une bouchée de pain : 50.000 euros fin 2021. Celle-ci prévoit d'investir sept millions d'euros pour réaménager entièrement le site. « La stratégie de la zone SaôneOr est de proposer des sites sécurisés, clé en main, aux industriels qui n'ont plus qu'à déposer leur permis de construire et leur autorisation ICPE », rappelle Sébastien Martin. « C'est un projet emblématique », a déclaré Sylvain Waserman, fraîchement nommé le 13 juillet dernier, qui avait fait le déplacement ce jour-là. Ce dernier a insisté sur la compétence particulière des experts nationaux de l'Ademe dans la dépollution des sols et dans la reconversion de friches.

Les 25.000 m2 du bâtiment sont restés intacts après le départ de l’industriel

15.000 tubes fluorescents par heure

Les études qui ont commencé en 2021 sont terminées. Désormais, afin que les travaux pour réaménager cette friche soit bouclés en décembre 2024, il va falloir déconstruire, dépolluer (l'ancien site de Philips construit dans les années 50 contenait du mercure, de l'amiante et du plomb), puis viabiliser l'ancienne usine Philipps, rachetée par Nordéon en 2012, puis elle-même liquidée en 2017. « Nous produisions 15.000 tubes fluorescents à l'heure ! », se souvient Didier Réty, un ancien salarié de l'entreprise durant trois décennies, aujourd'hui maire de Sassenay (71). « L'entreprise avait même décroché un marché de niche en produisant des tubes très spéciaux pour le milieu explosif, dans les bases pétrolières », ajoute-il fièrement. Engloutie par l'apparition des LED, l'entreprise a été liquidée en 2017, avec ses 152 salariés mis au chômage. « Nous sommes vraiment sur un projet d'intérêt général car il y a un attachement de la population par rapport à l'histoire qui s'est passée ici et même si nous n'allons pas faire revivre l'ancienne usine Philips, nous lui éviterons la phase douloureuse du dépeçage de friches », souligne Sébastien Martin. C'est pourquoi, avec l'ensemble des élus du Grand Chalon, il a été décidé, à l'unanimité, de prendre la main sur ce site pour réécrire une page du développement économique de ce territoire.

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