Zone à faibles émissions du Grand Paris : les entreprises sonnent l’alerte

A compter du 1er juin 2021, les véhicules Crit'Air 4 sont interdits à la circulation à l'intérieur du périmètre de l'A86. Cette disposition "inquiète" déjà 100.000 entreprises franciliennes équipées à 86% en voitures diesel.
César Armand
Autrement dit, tous les véhicules des particuliers à essence âgés de plus de 24 ans et les véhicules diesel Euro 1, 2 ou 3, de plus de 15 ans, sont désormais bannis du périphérique, de la ville de Paris et des communes desservies par l'A86 du lundi au vendredi de 8 à 20 heures.
Autrement dit, tous les véhicules des particuliers à essence âgés de plus de 24 ans et les véhicules diesel Euro 1, 2 ou 3, de plus de 15 ans, sont désormais bannis du périphérique, de la ville de Paris et des communes desservies par l'A86 du lundi au vendredi de 8 à 20 heures. (Crédits : Reuters)

C'est le deuxième jalon des restrictions qui vont s'étendre jusqu'aux Jeux olympiques et paralympiques. Après l'interdiction des véhicules Crit'Air 5 et non classés à l'intérieur du périmètre de l'autoroute A86 depuis le 1er juillet 2019, et avant l'interdiction des véhicules Crit'Air 3 en juillet 2022 et Crit'Air 2 en janvier 2024, le 1er juin 2021 marque l'impossibilité pour les véhicules Crit'Air 4 de circuler dans cette zone à faibles émissions (ZFE) francilienne.

Autrement dit, tous les véhicules des particuliers à essence âgés de plus de 24 ans et les véhicules diesel Euro 1, 2 ou 3, de plus de 15 ans, sont désormais bannis du périphérique, de la ville de Paris et des communes desservies par l'A86 du lundi au vendredi de 8 à 20 heures. Pour les poids lourds, bus et cars, l'interdiction prévaut même du lundi au dimanche inclus sur les mêmes pages horaires.

6.600 Grands-parisiens meurent chaque année de la pollution

Pour la justifier, la métropole du Grand Paris, à l'origine de la mesure à l'hiver 2018, se fonde sur les données de Santé publique France selon lesquelles 6.600 Grand-parisiens meurent chaque année à cause de la pollution atmosphérique et même 400.000 respirent un air très pollué « dépassant la valeur limite annuelle en dioxyde d'azote ». La MGP cite également une étude de l'association de référence sur la qualité de l'air Airparif, selon laquelle la ZFE permettrait d'épargner 8% des émissions d'oxyde d'azote et 4% voire 6% des particules fines.

Pour autant, ces dispositions ne sont pas sans inquiéter les acteurs économiques franciliens. Dans une déclaration transmise à la presse, la présidente de la Chambre des métiers et de l'artisanat (CMA), le président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI), le président de la CPME, le président de l'Union des entreprises de proximité (U2P), ou encore les présidents régionaux de la Confédération des artisans et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB), du Bâtiment (FFB), des Travaux publics (TP) font savoir que cette ZFE les « inquiète ».

« La croissance économique et l'emploi en Ile-de-France nécessitent que les entreprises puissent se déplacer et stationner sur l'ensemble des territoires où s'exerce leur activité (...) », écrivent-ils.

100.000 entreprises équipées à 86% en diesel

Citant les secteurs de l'alimentaire, de la réparation, des services, du bâtiment et des travaux publics, les signataires assurent qu'ils « représentent à ce jour plus de 100.000 entreprises en Ile-de-France équipées à 86% en voitures diesel ». Cette motorisation sera effectivement purement et simplement prohibée dans deux ans et demi.

En réponse, la métropole du Grand Paris évoque des dérogations jusqu'au 30 juin 2022 pour un certain nombre de véhicules. Il s'agit des véhicules des entreprises ayant contracté un prêt garanti par l'Etat (PGE) depuis le 1er mars 2020, de ceux ayant bénéficié du fonds de solidarité depuis la même date, ou encore de ceux ayant profité du prêt rebond de la région Ile-de-France ou du fonds Résilience notamment co-abondé par la MGP et le conseil régional.

5.000 bornes de recharge en cours de déploiement

Les entreprises alertent en outre sur l'offre de véhicules propres qui ne couvre « pas encore les besoins de nombreux professionnels en termes de fonctionnalité et d'autonomie » de la même manière qu'ils pointent une densité du réseau d'avitaillement en carburants propres « beaucoup trop faible » au regard des besoins d'aujourd'hui et de demain.

Sur ce point, la métropole du Grand Paris est en train de déployer un réseau de 5.000 bornes de recharge électrique dans les communes concernées de la même façon que le candidat de la majorité présidentielle aux élections régionales, Laurent Saint-Martin, prévoit, s'il est élu, de quintupler cette offre à l'échelle de toute la région.

Pas de vidéo-verbalisation avant fin 2021

L'intercommunalité discute également avec le Syndicat intercommunal pour le gaz et l'électricité en Île-de-France (Sigeif), le Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour les énergies et les réseaux de communication (Sipperec) et la Ville de Paris pour accélérer le déploiement d'énergies propres.

Les véhicules qui ne respecteraient pas cette interdiction risquent une amende de 68 euros, mais la vidéo-verbalisation ne devrait intervenir qu'à partir de fin 2021. Dès novembre 2018, peu après le vote de la métropole, son président (LR) Patrick Ollier expliquait à La Tribune que l'intercommunalité n'avait pas les moyens de payer ces caméras et était en discussion avec la préfecture de région pour mettre cela en place.

Lire aussi  Patrick Ollier : "ZFE métropolitaine : il n'y aura pas de PV avant 2021"

César Armand

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Commentaire 1
à écrit le 01/06/2021 à 17:30
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Qui va faire respecter cette quand on voit déjà en regardant dans les parkings les vignettes d'assurances périmés sur de nombreux véhicules et les contrôles techniques dépassés dans la plus grande impunité. Ceux qui vont être pénalisés seront encore ...

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