La fonderie FMGC transforme ses fumées en électricité

Il n'y a pas de fumée sans ... électricité. En recyclant la chaleur des fumées de ses hauts fourneaux, la Fonderie FMGC va réduire d'un tiers sa facture d'électricité.
Crédit Enertime

L'innovation entre dans les hauts fourneaux. A Soudan, au Nord  de la Loire-Atlantique, la FMGC (Fonderie et Mécanique Générale Castelbriantaise) expérimente un procédé de recyclage des fumées pour produire une partie de sa propre consommation d'électricité. «Nous cherchions le moyen de réduire notre facture énergétique et d'améliorer l'image de notre métier », affirme Gérard Thuet, président du directoire de FMGC. FMGC avec ses 320 salariés est une filiale du groupe industriel Farinia (1500 personnes pour un chiffre d'affaires de 300 millions), spécialisé dans la transformation des métaux. La rencontre avec la jeune société Enertime, spécialisée dans l'ingénierie et le conseil dans les énergies renouvelables vient d'aboutir à la réalisation d'un prototype, baptisé Orchid. Autrefois digérée par des échangeurs aéroréfrigérants, les fumées vont être dirigées vers ce module disposé à l'entrée du cubilot.  L'échange thermique réchauffera une huile à 200° qui, par co-génération, produira 1 mégawatts d'électricité. « Si ça marche, nous réduirons d'un tiers notre facture annuelle d'électricité », espère Gérard Thuet, dont l'entreprise a enfin eu en 2011 un résultat positif, après des années de crises particulièrement difficiles.

 300 000 euros par d'économies

 En 2009, l'entreprise, qui dispute le titre de leader européen du contre-poids avec sa voisine la fonderie Bouhyer, avait du se séparer d'une soixantaine de personnes. L'effectif est progressivement revenu dans l'entreprise. Mais le secteur souffre toujours d'une image d'industrie polluante, bruyante, nocive, etc.  Ici, les dépenses énergétiques représentent 1 million par an. «Ca montre qu'une grosse PME industrielle peut s'impliquer dans l'innovation et survivre en France et en Europe », dit-il, décidé à redorer le blason du métier. L'électricité produite avec le module Orchid sera réutilisée dans le fonctionnement de l'entreprise. « 300 000 euros par an, c'est toujours bon à prendre ! Ce sera d'autant plus intéressant si  le prix de l'électricité continue de  grimper», indique le patron de la Fonderie, engagée dans une démarche de certification Iso 14001. Dans un secteur où l'innovation est sommes toutes relativement rare, l'Orchid semble plus que jamais pertinent. « On investit en moyenne 4 à 5 millions par an. Le changement récent de compresseurs d'air nous a permis d'économiser 50.000 euros par an. Et puis, on cherche à limiter nos déchets », égrène Gérard Thuet.

 Le système pourrait un jour concerner les pots d'échappement

 Outre l'expertise  du Centre Technique des Industries de la Fonderie (CTIF),  le projet Orchid a bénéficié du soutien financier de l'Ademe et de Total pour un budget global de 1,8 millions. Pour la FMGC, le seul investissement consistera à mettre à disposition ses installations. Pilotés par Enertime, les travaux de raccordement (instrumentation, circulation des fluides...) devraient démarrer en juin pour être opérationnel au cours de l'été.  L'expérience devrait durer un an et pourrait à l'avenir profiter, par exemple, au remplacement de groupes électrogènes dans les pays émergents pour protéger la planète.  Spécialisée dans la conception de modules à « Cycle Organique de Rankine » pour la production d'électricité renouvelable à partir de chaleur, Enertime se penche sur de multiples sources de chaleur (solaire, géothermie, combustion de biomasse...) pouvant être valorisées en électricité. Des niches... comme celle des fumées de pots d'échappement !

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.