Pour Philippe Grosvalet, président du conseil général de Loire-Atlantique, "c'est l'illustration de la volonté du département d'apporter une réponse à la pression foncière importante et grandissante dans un territoire où la population progresse de près de 14.000 personnes par an". En six mois, l'Agence foncière de Loire-Atlantique, qui réunit 22 des 23 intercommunalités du département, s'est donc portée acquéreur de quatre sites : Le Petit séminaire à Guérande, les terrains SNCF de la Prairie au Duc sur l'île de Nantes - une préemption est encours de signature sur une commune - et le site du Moulin Boisseau à Carquefou, ex-plateforme logistique de Système U, acquise pour 7,3 millions d'euros. Ce site sera réhabilité et réaménagé pour accueillir 700 à 1.200 logements collectifs et individuels, des bureaux, des activités de loisirs et de sports. En pleine croissance, la cité périphérique de Carquefou verra fleurir un nouveau quartier.

25 % de logements sociaux

Au total, le département a acquis 17,8 hectares de terrains pour une enveloppe de 16 millions d'euros. Un investissement soutenu par la Caisse des Dépôts et Consignation (CDC) qui s'est engagée à couvrir pendant trois ans un volume d'emprunt de 43 millions d'euros, dans le cadre de prêts Gaia, indexés sur le livret A, et sous réserve que la surface de plancher des programmes immobiliers comprennent 25% de logements sociaux.
"Il était pour nous inconcevable de conserver la vocation économique de cette zone d'activité proche du centre-ville où circulaient de nombreux poids lourds", explique Claude Guillet, maire de Carquefou. "Nous avons alerté Nantes Métropole pour éviter ce piège. Et nous nous félicitions que Système U ait accepté de jouer le jeu". "C'est pour les communes une façon d'externaliser les investissements et de garder leurs compétences", observe Jean-Marcel Morisset, directeur régional de la CDC, qui se félicite de ce nouvel outil permettant de maintenir un certain équilibre entre ville et milieu rural.

Un gage de sérénité pour les communes

Acquis pour six ans, les terrains seront ensuite revendus à des aménageurs. Pour éviter toute spéculation, les prix de vente devraient être mutualisés.
Depuis le mois d'octobre, une vingtaine de dossiers sont arrivés sur le bureau de Sylvain Brillet, ex-directeur technique de l'Etablissement public foncier d'île de France, recruté pour piloter l'Agence foncière Loire-Atlantique (trois personnes) : "L'Agence permet d'aborder des dossiers complexes, où la maîtrise publique peut amener un peu de sérénité. Qui plus est, dans un contexte difficile de financement, nous avons aujourd'hui, une solution à proposer", dit-il. Pour 2013, l'Etablissement public foncier local dispose d'un budget de 32 millions d'euros.