PA.Cotte veut faire rêver le monde du luxe avec un produit à 200.000 euros

Œuvrant dans le plus grand secret, les cofondateurs de l'entreprise visent le marché du luxe avec un produit original, à base de voiles de titane, de poudre de diamants et de nanotechnologies, vendu... 200.000 euros l'unité. Un groupe de passionnés par l'entreprenariat et les nouvelles technologies vient d'investir 15 millions d'euros dans un centre de R&D à la périphérie nantaise... La sortie du premier prototype est prévue pour le premier semestre 2017.
PA.Cotte a installé son rutilant centre de R&D près de Nantes, "en raison des savoir-faire dans l'usinage, la mécanique et l'électronique déployés dans la région".

PA.Cotte France veut faire rêver le monde du luxe. Tout du moins une clientèle de multimillionnaires capable de lâcher 200.000 euros pour acquérir un mystérieux produit dont deux exemplaires auraient d'ores et déjà été réservés.

"Il associera des technologies de pointe dans les domaines de la mécanique, de la mécatronique, de l'électronique, du 'cloud' ou encore des nanotechnologies, et sera constitué d'une peau en titane, à terme aussi fine qu'un cheveu, et recouverte d'une poudre de diamants", dit-on.

A en croire Laurent Gaussin, co-fondateur et président de PA.Cotte France, qui vient d'investir 15 millions d'euros, exclusivement financés par des fonds privés, pour bâtir et équiper un centre de R&D de 1.200 m², en région nantaise, à Sainte-Luce-sur-Loire, l'enjeu est de taille:

"A terme, on vise une production de 1.000 unités par mois, soit un chiffre d'affaires annuel de 2,4 milliards d'euros", dit-il.

Sur un marché dominé par LVMH et quelques autres de la même trempe, les co-fondateurs de PA.Cotte avancent avec prudence et discrétion. Jusqu'à taire l'identité du fondateur, industriel et homme d'affaires détenteur de plusieurs brevets mondiaux, "qui finance 80% du projet" et donne son patronyme à la société, dont le siège est implanté à Genève. "Pour bénéficier du Swiss Made au même titre que le savoir-faire horloger", indique Laurent Gaussin, venu diriger la filiale française installée dans la banlieue de Nantes "en raison des savoir-faire dans l'usinage, la mécanique et l'électronique déployés dans la région", ajoute-t-il. A côté de lui, seraient réunis une dizaine d'actionnaires; chefs d'entreprise, individuels et une holding allemande.

Des recrutements d'ingénieurs

Sollicités pour cette implantation, Nantes Saint-Nazaire Développement, bras armé du développement économique de Nantes métropole, dit avoir obtenu les garanties nécessaires et a accompagné l'entreprise dans sa recherche de terrain. "Comme toute entreprise, il n'y a pas de zéro risque. Mais, nous nous sommes assurés du sérieux, de la solvabilité et de la fiabilité du projet et des actionnaires. A trois ans, ils envisagent de doubler le nombre d'emplois avec une approche vraiment innovante et une vraie démarche de R&D", indique Sandrine Gauvry, chargée d'affaires à Nantes-Saint-Nazaire Développement.

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C'est là, sur la zone artisanale de Maison neuve, sur un espace de 5.000 m² commercialisé par l'aménageur départemental Lad Sela, à Sainte-Luce-sur-Loire, que PA.Cotte a choisi de s'ancrer.

Confié au jeune cabinet nantais Gonzo Architectes, l'édification du centre de R&D a été menée tambour battant à partir de l'été 2015, pour une livraison en décembre dernier après six mois de travaux. Recouvert d'un  bardage en aluminium, l'espace offre une luminosité de part en part. Autour d'un jardin japonais central, s'articulent les bureaux des designers,  programmeurs, informaticiens et un atelier où les machines à commande numérique sont en cours d'étalonnage. D'ores et déjà, le site emploie 27 personnes; des ingénieurs, des informaticiens, des programmeurs, des mécaniciens....

"Nous devrions atteindre un effectif de 40 à 50 personnes d'ici à la fin de l'année", assure Laurent Gaussin. C'est d'ailleurs les nécessités de recrutement qui ont contraint les dirigeants de PA.Cotte à lever une partie du voile d'un projet qui aurait fait briller les yeux des élus de Sainte-Luce-Sur Loire.

L'aura et la confidentialité du "Swiss Made"

"Les premiers prototypes sortiront au cours du premier semestre 2017", assure Laurent Gaussin. Dans un premier temps, la fabrication devrait avoir lieu ici. Très vite, il faudra multiplier les lignes de production. Ici?... "Ou ailleurs, en France ou en Allemagne, rien n'est décidé",  affirme Laurent Gaussin. L'entreprise a en tout cas pris les devants en mettant des options sur 1,5 hectare de terrains voisins du centre de R&D. "Soit pour réaliser une extension, soit pour créer une véritable usine et accueillir les lignes de production. L'augmentation des cadences entraînera la création de centaines d'emplois...", dit-il. Si les taux horaires semblent plus attractifs en France et les compétences dans le travail des matériaux largement plus présentes en Pays de la Loire, la création d'une unité d'assemblage pourrait néanmoins s'imposer en Suisse pour bénéficier du fameux "Swiss Made".

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Un capital ouvert aux partenaires

Au-delà du fameux produit à 200.000 euros, les fondateurs de l'entreprise, qui rêvent de connaître le succès de l'Iphone, disent vouloir décliner l'idée pour proposer toute une ligne de produits, sans doute un peu plus abordables. Pour accompagner le financement et le développement de l'entreprise fondée avec un capital de 1 million d'euros, les actionnaires ont décidé d'ouvrir le capital à hauteur de 3 millions d'euros à leurs partenaires, fournisseurs, salariés, et à l'Institut de recherche allemand Fraunhofer, qui aurait contribué à l'innovation dudit produit.

"Une forme de remerciement pour leur confiance dans leur engagement vis-à-vis d'une petite startup", indique Laurent Gaussin.

Avant de devenir le co-fondateur et président de PA.Cotte France, Laurent Gaussin, ingénieur en électronique de formation, a créé en 1999 la startup normande Anumix, spécialisée en numérisation dans l'imagerie médicale. Il la revendra cinq ans plus tard au fabricant de matériel électronique Trixell. Laurent Gaussin veut alors se frotter aux méthodes industrielles. Il entre chez PSA Peugeot Citroën pour prendre en charge la mise au point des premiers calculateur des moteurs HDI avant de prendre la direction électronique de véhicules hybrides de 2006 à 2008 en région parisienne. De retour en région nantaise, il intègre la société Geensys, spécialisée dans le développement de logiciels pour tableau de bord automobile, et qui participa à la création de la plateforme Autosar, destinée à standardiser l'architecture logicielle pour le contrôle électronique des véhicules. Malmené par la crise, Geensys disparaît. Laurent Gaussin prend la direction du centre de R&D du groupe vendéen Atlantic (4.000 personnes), l'un des cinq spécialistes du confort thermique en Europe. Un parcours qui lui a permis de croiser les instigateurs du projet, habités, assure-t-il, par la passion de l'entreprise et des nouvelles technologies.  Jusqu'à se lancer dans l'aventure PA.Cotte. "J'avais envie de regoûter à l'esprit entrepreneurial", explique-t-il.

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Laurent Gaussin, 46 ans, co-fondateur et président de la filiale française PA.Cotte

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Commentaire 1
à écrit le 28/03/2016 à 10:58
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ça rappelle la fabuleuse aventure des avions renifleurs .

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