Un second site pilote en free flow est d'ores et déjà programmé sur l'agenda de Vinci Autoroutes. L'échangeur sur l'A 837 de Tonnay près de La Rochelle, en Charente, sera également équipé avant l'été d'un portique intégrant caméras intelligentes et capteurs lasers. Nouveauté du dispositif en service depuis février à Tours-Nord, aucune barrière ne vient entraver le franchissement des véhicules qui peut s'effectuer à une vitesse de 50 km/h. Réservé aux abonnés au télé-péage, le free flow est également accessible via l'application Ulys de Vinci pour les autres automobilistes. Une fois inscrits sans frais particuliers sur l'interface digitale, ces derniers seront ensuite facturés en fin de mois comme les abonnés classiques détenteurs d'un badge.
En accélérant la dématérialisation et la simplification de ces process de franchissement des péages, Vinci poursuit trois objectifs principaux. D'une part, l'amélioration de la fluidité pour les trajets quotidiens mais aussi estivaux. Elle est facilitée par un débit annoncé de 1.200 véhicules par heure. D'autre part, l'émission de gaz polluants (C02) sera minorée grâce au passage sans arrêt des véhicules. Enfin, Vinci compte à la fois conquérir et fidéliser de nouveaux abonnés grâce aux services offerts par son application Ulys (suivi de la consommation de carburant, visualisation des trajets).
Reste à mesurer l'appétence de la clientèle pour le nouveau service. Selon Sébastien Peze, directeur régional de Vinci Autoroutes dans le Centre-Val de Loire, le bilan du premier mois d'exploitation à Tours-Nord serait largement positif.
Sur 9.000 véhicules quotidiens en moyenne, plusieurs centaines d'automobilistes se seraient déjà inscrits pour bénéficier du passage sans barrière physique et les abonnés du télé-péage l'utiliseraient désormais à 75%.
Vers un déploiement national
Le choix des gares de Tours Nord et de Tonnay par Vinci pour lancer l'expérience du free flow n'est pas dû au hasard. Le nouveau service s'adresse en premier lieu au trafic péri-urbain. Les futurs tronçons du réseau autoroutier équipés de portiques répondront à ce cadre sociologique des automobilistes. Et pour cause, la fraude peu importante auprès d'habitués dont l'identité est facilement traçable. La seconde phase du déploiement à l'ensemble du réseau, incluant les zones de transit sur lesquelles circulent les véhicules étrangers, s'avère nettement plus délicate.
Au plan national, la réglementation française ne permet pour l'instant que des sanctions limitées et non graduées pour les contrevenants. Le projet de loi mobilités, qui doit être voté courant 2019, devrait combler en partie cette lacune. Au plan européen, les échanges entre les pays concernant l'identité des conducteurs sont peu aisés, voire proscrits. Un projet de directive assouplissant ces règles de confidentialité pourrait toutefois voir le jour à l'horizon 2021. À la clé, la possibilité pour les États d'engager des poursuites vis-à-vis des automobilistes étrangers.
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