Collins Aerospace accélère dans la bataille européenne pour l’avion décarboné

Lauréat de deux nouveaux projets dans le cadre du programme de recherche et d’innovation « Clean Aviation », initiative de l’Union Européenne et des industriels de l’aéronautique, plusieurs sites français de l’équipementier Collins Aerospace plancheront sur le développement de systèmes de conversion d’énergie pour pile à combustible ainsi que sur des aérostructures thermoplastiques .
(Crédits : DR/Collins)

Noms de code : HEROPS, pour « Hydrogen-Electric Zero Emission Propulsion System" et AWATAR, pour "Advanced Wing Maturation and Integration". Derrière ces acronymes énigmatiques se cachent deux projets de recherche et de développement (R&D) qui visent à passer la décarbonation de l'aviation à la vitesse supérieure. Ils viennent de décoller dans le cadre du programme d'innovation « Aviation propre » (« Clean Aviation »), un partenariat public-privé alliant la filière aéronautique, les universités et la Commission européenne. Dans les deux cas, le groupe Collins Aerospace, une entité du groupe RTX, a été sélectionné par les institutions européennes pour y participer.

Ainsi, l'équipementier s'attèlera, aux côtés notamment d'Airbus, de Dassault Aviation et de MTU ainsi que d'autres partenaires, d'une part au développement de technologies disruptives nécessaires à l'émergence de l'avion à hydrogène (HEROPS), et, d'autre part, à la recherche de système innovant de dégivrage et d'aérostructures pour la voilure de l'aile d'avion plus légère (AWATAR) permettant de réduire l'impact carbone de l'avion..

Baisse des émissions de CO2 d'ici 2030

De quoi s'inscrire dans le sillage de la première vague de l'initiative « Aviation propre », lancée l'an dernier, qui ambitionne de diminuer les émissions de CO2 du secteur d'ici à 2030, un jalon sur le chemin de la neutralité carbone voulue par l'Union européenne pour 2050. Dès 2022, Collins Aerospace a en effet été choisi dans le cadre de sept autres projets, financés conjointement avec l'UE à hauteur de 85 millions d'euros. En particulier, pour coordonner HECATE (Hybrid-ElectriC Regional Aircraft distribution technologies), un programme de développement de réseau de distribution haute tension. De même, SWITCH (Sustainable Water-Injecting Turbofan Comprising Hybrid-Electrics), dévolu, lui, à un motopropulseur hybride-électrique avec lequel Collins travaille entre autres en collaboration avec le motoriste Pratt & Whitney, une autre entité de  RTX.  Enfin, depuis le printemps dernier, l'équipementier oeuvre, dans le cadre du programme CocoLiH2T, à la fabrication de réservoirs en composite , capables de transporter l'hydrogène liquide qui exige des conditions de conservation et des matériaux particuliers.

400 M€ d'investissement en France

Autant d'ambitions dont la réalisation se déroule sur les multiples sites de Collins Aerospace en Europe, présent en Allemagne, en Pologne, en Espagne, en Italie... et surtout dans l'Hexagone, où le groupe abrite neuf usines et emploie quelque 3300 employés. Une destination clé pour l'industriel américain qui continue d'y investir : 400 millions d'euros à l'horizon 2027 pour l'ensemble de ses sites français. Sur ce montant, « la plus grande part des dépenses de R&D est dédiée aux technologies pour l'aviation décarbonée ; d'autre part nous investissons massivement pour transformer nos sites de production et ainsi réduire nos consommations d'énergie », affirme Etienne Gomez, directeur du développement Europe  de Collins Aerospace. L'objectif ? Renforcer tant la R&D que la production de solutions durables, à l'instar de la connectivité des avions pour améliorer l'efficacité opérationnelle.

Autre exemple, Collins a investi à Saint-Ouen-l'Aumône en Ile-de-France et Saint-Marcel en Normandie, dans le cadre de France Relance et avec le soutien de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) dans le développement d' actionneurs intelligents pour les avions commerciaux et les hélicoptères, susceptibles de réduire la consommation de carburant. C'est sans oublier l'avion turbopropulsé : la filiale lotoise de Collins Aerospace, Ratier-Figeac, premier hélicier mondial, conçoit au sein de son centre d'excellence inauguré fin 2021 une nouvelle génération d'hélices, plus légères et nécessaires à une future aviation régionale plus performante et plus économe en énergie.

Bref, c'est tout un ensemble d'innovations permettant de faire entrer en piste un avion décarboné qui émergeront dans les années à venir des usines et des centres de R&D français et européens de Collins Aerospace. Les fruits des recherches de cet acteur dual étant, d'ailleurs, susceptibles de servir également à l'aviation militaire. « Le climat est un enjeu de sécurité européenne. En tant que champion européen de la décarbonation, nous avons donc un rôle important à jouer dans ce domaine », avance Etienne Gomez.

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