S'il est stimulant parce qu'il invite à réexaminer nos choix collectifs et nos pratiques, il est aussi porteur de risques, par son caractère trop univoque et par sa méconnaissance de la diversité des attentes et des capacités à faire des français. En réalité, il faut à la fois construire et rénover, dans un équilibre qui varie d'un territoire et d'un marché à l'autre.
Les besoins de nouveaux logements ne se démentent pas : la population se polarise naturellement dans les métropoles où se situe une grande part de l'activité économique et où l'offre de logements reste insuffisante alors que la taille des ménages continue de diminuer sous l'effet du vieillissement, des divorces et des décohabitations. Si la production de logements neufs ralentit depuis 2017 (- 40 000 logements collectifs autorisés en rythme annuel, baisse des mises en vente de logements neufs de 25 % entre 2018 et 2019) ce n'est pas faute de demande, mais d'offre. Il y a toujours autant de français désireux de trouver une offre abordable et de qualité en ville. C'est pour eux qu'il est nécessaire de renouer avec les rythmes de production de 2016 et 2017.
S'il n'est pas sûr que la construction fasse baisser les prix des logements, il est certain que le ralentissement de la construction les fait monter. Pour cela, il faut que les maires continuent de croire à l'urbanité : nous avons toujours besoin de projets urbains ambitieux, et nous avons un travail à faire ensemble pour rendre la ville dense agréable à vivre et compatible avec les enjeux climatiques. Mais chaque territoire a aussi sa vérité : nous avons besoin de métropoles dynamiques ET de villes moyennes revivifiées.
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