La France, championne d’Europe de la mixité des gouvernances

Le nouvel indice de la mixité des Conseils d’Administration et de Surveillance lancé par le réseau European Women on Boards (EWOB) et le cabinet Ethics & Boards place la France en pole position de la féminisation des conseils et révèlent Kering et Sodexo en tête des sociétés lauréates.
Valérie Abrial
Avec 44,2 % de femmes dans ses Conseils d'Administration et de Surveillance, la France arrive en tête du nouvel indice européen de la mixité
Avec 44,2 % de femmes dans ses Conseils d'Administration et de Surveillance, la France arrive en tête du nouvel indice européen de la mixité (Crédits : Istock)

La nouvelle est tombée le 29 novembre : avec un taux moyen de femmes dans les Conseils d'Administration/Conseil de Surveillance de 44,2%, la France arrive en tête du nouvel indice européen de la mixité lancé par EWOB et Ethics & Boards. Cet indice présente l'état des lieux de la mixité des Conseils des 200 plus grandes sociétés cotées européennes des 9 pays membres de l'EWOB.

De manière globale, il n'y a pourtant pas de quoi se réjouir complètement car sur les 200 entreprises de l'indice, on compte seulement 33% de femmes dans les Conseils d'administration et Conseils de surveillance ; leur présidence quant à elle n'en compte que 5%, quant aux directions générales et présidences du directoire, le pourcentage tombe à 4,5%. Et oui, nous ne cesserons de le répéter, le chemin de l'égalité femmes hommes est encore long, très long à parcourir, et la bataille pour l'équilibre des genres est loin d'être terminée.

Kering et Sodexo en tête du palmarès

Pour autant, et c'est la bonne nouvelle, la France tient haut la barre dans ce nouvel indice avec ses 44,2% de femmes dans les Conseils, devant l'Italie (36,5%) et l'Allemagne (33,7%). Il faut croire que la loi Copé-Zimmerman obligeant les grandes entreprises à compter 40% de femmes dans leurs conseils depuis 2011 est passée par là. Comme quoi les quotas ont du bon, d'autant plus que les études le prouvent depuis des années : quand la mixité est efficiente en entreprise, la rentabilité est boostée. Celle  réalisée par le Crédit Suisse en 2014 le démontrait : les sociétés qui comptent le plus de femmes au sein de leur conseil d'administration ou de leurs instances de direction affichent de meilleures performances en termes de capitalisation boursières et d'évolution du montant des dividendes. Ce serait donc un gâchis avéré que de se priver des « talents au féminin ». Et si l'expression agace parfois aujourd'hui, « au féminin » par ci, « au féminin » par là [ce sont en tous les cas les échos que l'on peut entendre sur le sujet]..., s'il faut en passer par le martelage de l'expression pour que l'égalité soit, alors continuons de la marteler. D'autant plus qu'il y a encore beaucoup à faire dès que l'on atteint les hautes sphères décisionnelles. Sur ce point la France fait de nouveau office de rôle modèle en arrivant en tête des trois sociétés lauréates du palmarès : avec un Conseil d'Administration (certes présidé par un homme) affichant 60% d'administratrices, Kering arrive en première place des sociétés ayant le plus fort taux de femmes, suivi par Sodexo dont la présidence assurée par Sophie Bellon compte 53,8% d'administratrices, et GlaxoSmithKline, société anglaise dirigée par une femme et comptant 45,5% de femmes dans son Conseil.

Côté présidence, on se réjouit de nouveau de voir à la tête du palmarès des sociétés avec une femme à la tête du Conseil d'Administration/ Surveillance et le plus fort pourcentage de femmes dans les Conseils, la française Sodexo, suivie par l'italienne Terna et l'Espagnole Siemens Gamesa Renewable Energy. Enfin, du côté de l'exécutif, les trois sociétés en tête avec une femme directrice générale et le pourcentage de femmes dans les Conseils sont l'anglaise GlaxoSmithKline, la belge Proximus ex quo avec la néerlandaise Wolters Kluwer et de nouveau une française : Engie dont la direction générale est assurée par Isabelle Kocher.

Alors c'est vrai, il est important de se réjouir de ce bon score français dans ce nouvel indice européen de la mixité, et cela prouve que les efforts publiques, privés et citoyens paient ; mais il est important aussi de ne pas se contenter de cette réjouissante et de poursuivre plus que jamais le combat pour une égalité réelle des genres.

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 [LIRE LE RESULTAT COMPLET DU PALMARES SUR LE SITE DE FINANCI'ELLES, RESEAU PARTENAIRE D'EWOB ]

Valérie Abrial

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