Alcatel-Lucent gagne ses galons dans le très haut débit mobile

Le groupe fait du très haut débit mobile sa porte de sortie de crise. En gagnant les deux plus gros contrats LTE à ce jour, l'équipementier a marqué des points.

Pourquoi avons-nous choisi Alcatel-Lucent pour tester le très haut débit mobile (LTE) ? Simplement parce que le groupe a remporté les deux plus gros contrats annoncés à ce jour, Verizon Wireless et AT&Tmp;T aux États-Unis. » Réductrice, la confidence du dirigeant d'un des trois opérateurs mobiles français résume pourtant l'état d'esprit d'une grande partie des professionnels des télécoms présents à Barcelone. Alcatel-Lucent a regagné des points de confiance auprès de ses grands clients en remportant, aux côtés d'Ericsson, le déploiement de ces deux réseaux 4G. Et marqué les esprits de ses concurrents.

petite longueur d'avance

Dans une situation financière encore précaire (le groupe a perdu 524 millions d'euros en 2009), Alcatel-Lucent a clairement fait du LTE sa porte de sortie de crise. « Aujourd'hui, nous disposons de toutes les pièces, équipements mobiles et fixes, pour proposer, de bout en bout, un réseau de dernière génération susceptible de répondre à la croissance des données », assure Kenneth Frank, directeur exécutif de l'équipementier en charge des solutions et du marketing. Ce qui, selon lui, n'est pas le cas de ses concurrents Cisco ou Nokia Siemens, forts dans l'un des domaines mais pas dans les deux simultanément.

Alcatel-Lucent travaillait depuis plusieurs années sur cette nouvelle technologie de très haut débit mobile, aujourd'hui en passe d'être adoptée par tous les opérateurs mondiaux. Mais paradoxalement, c'est l'urgence de sa situation financière qui l'a poussé à accélérer ses efforts dans ce domaine. Et à prendre la petite longueur d'avance sur ses concurrents pour glisser Verizon Wireless et AT & T dans sa besace. Lorsqu'ils montent à bord de l'entreprise à l'été 2008, Philippe Camus, le président, et Ben Verwaayen, le directeur général, se rendent vite compte de l'état des lieux. Déficitaire depuis sa fusion deux ans plus tôt, Alcatel-Lucent n'a plus les moyens de tout faire.

Résultat, le groupe tranche dans ses investissements, met de côté le Wimax (une autre technologie de très haut débit mobile), fait le minimum syndical dans les dernières versions de 3G, mais concentre ses dernières forces sur le LTE. Ce pari a surpris à l'époque. Mais commence à porter ses fruits, même si les premiers euros de chiffre d'affaires du LTE ne commenceront à entrer vraiment dans les caisses d'Alcatel-Lucent qu'en 2011.

Reste une interrogation de taille. À quelle vitesse se fera le déploiement à grande échelle des réseaux de dernière génération ? Avec une trésorerie faible par rapport à celle d'Ericsson (886 millions d'euros contre 3,6 milliards d'euros), et malgré deux trimestres consécutifs de génération de cash-flow, Alcatel-Lucent ne peut pas s'offrir le luxe de l'attente. Malgré les rapprochements entre Alcatel-Lucent et Nokia Siemens, et malgré la mort de Nortel, la compétition est toujours aussi vive entre les cinq plus grands équipementiers mondiaux. Certains analystes n'en voient survivre que trois à terme. Légèrement distancés, Nokia Siemens et les chinois Huawei et ZTE n'ont pas encore abandonné.

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