IA générative : qui sont les startups françaises les plus prometteuses ?

La France comptait 79 startups d’IA générative en septembre 2023. La Tribune en a sélectionné huit parmi les plus prometteuses. Portraits.
Qui sont les startups françaises de l'IA générative ?
Qui sont les startups françaises de l'IA générative ? (Crédits : latribune.fr)

MISTRAL AI : l'espoir français face aux géants américains

Sa promesse de déployer une IA générative rivale de ChatGPT (OpenAI) ou Claude (Anthropic, soutenue par Google et Amazon) fait de la startup fondée par Arthur Mensch, Guillaume Lampe et Timothée Lacroix, une pépite très regardée et ce, jusqu'au plus haut sommet de l'Etat. Les industriels attendent aussi de pied ferme cette solution « souveraine », comme le montre la levée de fonds de 105 millions d'euros conclue par l'entreprise deux mois à peine après sa création, en juin dernier. Le tour de table a été mené par le fonds américain Lightspeed Venture Partners et soutenu, entre autres, par les industriels français Rodolphe Saadé (CMA-CGM, actionnaire de La Tribune) et Xavier Niel (Free).

Depuis, Mistral AI a sorti fin septembre son premier large modèle de langage (LLM). La pépite tricolore a fait le choix de l'open source, permettant à la communauté des développeurs de s'emparer de ses outils. Cette stratégie lui évite la concurrence frontale des leaders du marché, à l'exception de Meta (Facebook), qui a lancé son IA générative Llama2 en juillet. Reste que toute prometteuse qu'elle soit, Mistral AI a encore un long chemin devant elle, où la notion de temps et d'argent est précieuse. Et pour cause : ses concurrents outre-Atlantique sont déjà passés à l'étape supérieure, celle de la commercialisation.

GISKARD : le tiers de confiance indispensable

Alors que les entreprises s'inquiètent de plus en plus des risques liés aux hallucinations et aux biais des intelligences artificielles génératives qu'elles utilisent, Giskard se positionne comme tiers de confiance. La startup développe des algorithmes pour observer et tester la robustesse des IA du marché, ainsi que leur efficacité et leur sûreté. Elle ambitionne ainsi de devenir le service de certification de référence des intelligences artificielles, un maillon essentiel pour la confiance des utilisateurs, et ainsi devenir un garant de leur qualité à la fois auprès des entreprises et du grand public. Cofondée et dirigée par Alex Combessie, la pépite parisienne compte s'appuyer sur l'AI Act, la grande loi européenne en préparation pour encadrer l'usage des intelligences artificielles, comme tremplin pour son activité.

LIGHTON : l'IA générative sur-mesure

Depuis 2020, LightOn se spécialise dans la construction de très grands modèles de langages, connus sous le nom de LLM. Mais plutôt que de se lancer dans la course à la performance contre OpenAI et consort, la startup a créé une plateforme pour aider les entreprises à développer leurs propres LLM personnalisés. Ces dernières gardent ainsi un contrôle total sur leurs IA génératives, un critère essentiel dans certaines industries comme la santé ou la finance. Preuve de son expertise, LightOn a déjà accompagné la création d'un LLM spécialisé à 100 milliards de paramètres. A titre de comparaison, GPT-3 d'OpenAI en compte 175 milliards, mais est généraliste. Pour l'instant ancrée en France, LightOn trouve aussi des clients aux Etats-Unis, en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient.

DUST : le gestionnaire des assistants intelligents

La plateforme de Dust permet de créer des assistants d'intelligence artificielle personnalisés, pour adresser des tâches précises. Lors de la fabrication d'un assistant, l'utilisateur choisit quels modèles de langage (ChatGPT, Claude, Mistral, Llama...) l'outil va utiliser, et lui donne des consignes sur son rôle et sa façon de répondre. Ensuite, ces petits assistants peuvent aller chercher des données sur les logiciels de travail Google Drive, Notion, Slack et GitHub -une liste que la startup compte rapidement allonger-, en plus d'être appelés directement dans l'interface de ces logiciels. Fondé en janvier 2023 par un ancien chercheur d'OpenAI et un ancien directeur produit d'une grande startup française, Dust est accompagné par Sequoia, un des plus gros fonds d'investissement américain.

MISTER IA : le couteau suisse de l'IA générative

La chance sourit aux audacieux. Peu après l'irruption de ChatGPT, Martin Pavanello lance une newsletter pour décrypter la révolution de l'IA générative et partager ses astuces pour maîtriser ces nouveaux outils. C'est un succès : en deux mois à peine, Mister IA fédère une communauté de 20.000 abonnés. « On tenait un filon, dans un style qui plaisait. Il y avait une opportunité », raconte l'entrepreneur à La Tribune. En juin 2023, Mister IA devient donc une entreprise. Avec une mission : démocratiser l'IA générative dans les entreprises. Et un credo : démystifier la technologie. « Les dirigeants comprennent que l'IA générative est une lame de fond mais ils ont besoin de concret », raconte le trentenaire. Véritable couteau-suisse, Mister IA audite et conseille les entreprises sur les gains de productivité réalisables via l'IA générative -entre 10% et 15% en moyenne-, forme les employés à maîtriser les outils (ChatGPT, AODocs pour les contrats, Midjourney pour les équipes marketing, Noota pour le résumé de réunions...), et aide à les déployer sur le terrain. Société Générale, l'assureur Swiss Life, la Caisse des dépôts, l'investisseur immobilier Consultim Group, et une ribambelle de PME se sont déjà laissé séduire.

HUGGING FACE : la plaque tournante de l'IA générative

Valorisé 4,5 milliards de dollars après une levée de fonds de 235 millions de dollars en août, Hugging Face est devenu un des géants émergents de l'intelligence artificielle générative. Sa plateforme collaborative offre tout un tas d'outils pour les spécialistes de la donnée et de l'IA, avec l'espoir de devenir un hub virtuel incontournable. Elle propose notamment l'accès à une large bibliothèque de modèles d'IA et de jeux de données, des dépôts pour stocker le code des IA, ou encore des ressources informatiques pour les faire tourner. Bien que son siège soit à New York, Hugging Face s'est imposé comme un maillon essentiel de l'écosystème tricolore. Et pour cause : ces trois cofondateurs sont Français, et elle s'appuie grandement sur son bureau parisien pour recruter des profils très recherchés.

AIRUDIT : le « ChatGPT de la voix » pour l'industrie et la défense

Elle vient de signer avec Solvay, Dassault Aviation et Spie Nucléaire pour déployer son IA vocale dans des environnements industriels. Basée à Bordeaux, Airudit affiche déjà dix ans de développement sur l'interface homme-machine par la commande vocale. Loin des usages grand public, ce « ChatGPT de la voix » se concentre exclusivement sur le marché professionnel pour des applications dans le civil et le militaire. La solution d'Airudit, qui ne nécessite pas de connexion internet, revendique « une fiabilité au-delà de 95 %, c›est-à-dire supérieure à un échange entre deux humains » ce qui lui permet, par exemple, de travailler sur un assistant vocal pour les pilotes de Rafale. L'entreprise pilotée par Philippe Le Bas et Marc Bagur vise cinq millions d'euros de prises de commande en 2024.

POOLSIDE AI : l'Américain devenu Français

Poolside AI ambitionne de construire la meilleure intelligence artificielle spécialisée dans l'écriture de code informatique au monde. La startup s'attaque à une montagne : face à elle se trouve GitHub Copilot, un assistant d'écriture au code nourri avec les IA d'OpenAI, qui compte déjà plus d'un million d'utilisateurs. Mais pas de panique : fondée par un ancien directeur technique de GitHub et un entrepreneur émérite, Poolside AI s'est lancée en mai 2023 avec 26 millions de dollars en poche, et recevait 100 millions de dollars supplémentaires trois mois plus tard grâce au fonds américain Felicis et à Xavier Niel. Relocalisé à Paris, l'Américain devenu Français est désormais présenté comme symbole de l'attractivité de l'Hexagone... avant d'en devenir l'un des champions ?

Retrouvez Mistral AI, Dust, Giskard, LightOn, MisterAI et bien d'autres, au premier sommet Artificial Intelligence Marseille, organisé par La Tribune le 24 novembre au Vélodrome de Marseille.

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