Lili for Life, la lampe qui aide les dyslexiques à lire

Développée par une startup rouennaise à partir de la découverte de physiciens rennais, la lampe Lili for Life permet à plus de 80% des dyslexiques de lire de façon plus fluide grâce à un effet stroboscopique. Disruptif et bluffant.
Nomade et personnalisable, la lampe Lili, qui facilite la lecture des personnes dyslexiques (7 millions en France), est utilisable indifféremment par des 
enfants et des adultes.
Nomade et personnalisable, la lampe Lili, qui facilite la lecture des personnes dyslexiques (7 millions en France), est utilisable indifféremment par des enfants et des adultes. (Crédits : Lili for Life)

Déjà plébiscitée au CES de Las Vegas où elle avait empoché un prix de l'innovation,  Lili for Life a été l'une des vedettes du salon Vivatech. Un retentissement mérité. Au milieu de la masse d'objets connectés plus ou moins superflus qui déboulent sur le marché, cette lampe pilotée par une appli pourrait remporter la palme de l'utilité sociale. Développée par une jeune pousse rouennaise, elle facilite la lecture des personnes dyslexiques (7 millions en France) en exploitant l'effet stroboscopique de la lumière. Explications.

Une idée lumineuse

La technologie utilisée découle des travaux de deux physiciens rennais. Lors de recherches sur la vision, Albert Le Floch et Guy Ropars ont découvert que les adultes et enfants souffrant de dislexie n'avaient pas d'œil directeur, contrairement au commun des mortels. « Leurs yeux créent en fait des images miroirs qui se superposent et donnent l'impression que les lettres dansent sur la feuille », résume Frédéric Granotier, président de Lili for Life, et par ailleurs fondateur de Lucibel. À partir de ce constat, les chercheurs bretons ont conçu un dispositif émettant des flashs lumineux presque imperceptibles qui permettent en quelque sorte de recréer un œil directeur grâce à un décalage artificiel.

C'est cette trouvaille, récompensée par un prix de l'Académie de médecine, qu'a transposée la startup dans une lampe nomade, légère (240 grammes) et connectée, utilisable indifféremment par les enfants et les adultes. Les résultats rapportés par ses utilisateurs sont assez remarquables. Moyennant deux réglages à effectuer sur une application, elle contribue à réduire très sensiblement les altérations visuelles des personnes dyslexiques : la lecture devient plus fluide, plus rapide et moins fatigante. L'entreprise estime qu'elle pourrait aussi contribuer à atténuer, par ricochet, les troubles de dysorthographie et de dysgraphie.

Une offre BtoB pour briser le tabou français

Fabriquée dans le Val-d'Oise et vendue 349 euros, la lampe s'est écoulée « à plus de 2.000 exemplaires » depuis son lancement en fin d'année dernière. Commercialisée en direct, elle est aussi distribuée chez Boulanger, mais aussi chez les 800 opticiens du groupe Atol et, depuis quelques jours, sur le site Internet de la Fnac Darty.

Lors du salon Vivatech, ses concepteurs ont lancé une offre à destination des entreprises. Objectif : les informer et les inciter à mieux accompagner leurs collaborateurs souffrant de ces troubles cognitifs, suivant en cela l'exemple d'autres pays.

« En France, cette affection est taboue, alors que les entreprises des pays anglo-saxons, les Gafam en tête, recherchent les personnes dyslexiques, connues pour leurs aptitudes créatives », rappelle Frédéric Granotier.

Alors que les "dys" comptent pour 8% à 10% des personnes dans le monde, ils représentent par exemple pas moins de la moitié des salariés de la Nasa, selon l'association Dyslexia. De quoi assurer un avenir lumineux à Lili for Life qui vise aussi le marché international.

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