Troubles de l'apprentissage : Lexilife voit plus loin que sa lampe connectée

La société rennaise Lexilife revoit sa stratégie avant une levée de fonds fin janvier. Elle annule la commercialisation courant 2022 de la version 3.0 de sa Lexilight, lampe qui apaise la lecture pour les personnes dyslexiques, ainsi que sa participation au prochain CES de Las Vegas. L’entreprise veut s’ouvrir rapidement à tous les domaines de la neurodiversité en combinant des innovations produit et des services. Pour toucher les plus modestes, elle mensualise dès le 1er décembre la commercialisation de la Lexilight.
La commercialisation de la Lexilight 3.0 est abandonnée, mais les précédentes versions restent sur le marché. Dès le 1er décembre, les particuliers pourront acquérir cette lampe à lumière pulsée, destinée à fluidifier la lecture des personnes dyslexiques, en dix mensualités de 54€.
La commercialisation de la Lexilight 3.0 est abandonnée, mais les précédentes versions restent sur le marché. Dès le 1er décembre, les particuliers pourront acquérir cette lampe à lumière pulsée, destinée à fluidifier la lecture des personnes dyslexiques, en dix mensualités de 54€. (Crédits : Lexilife)

À deux mois du CES de Las Vegas, où elle devait recevoir un CES Innovation Award dans la catégorie santé et bien-être et présenter en avant-première sa nouvelle Lexilight 3.0 et son application, Lexilife opère un virage stratégique significatif.

La troisième version de sa lampe Lexilight, qui facilite la lecture pour les dyslexiques, ne sera pas commercialisée courant 2022 en Europe ainsi qu'il était prévu. De même, la startup basée à Rennes et à Paris annule sa participation au prochain CES de Las Vegas.

Levée de fonds et changement du modèle économique

« Décision a été prise, il y a peu, de remettre à plat la stratégie de développement de l'entreprise dès 2022. Nous finaliserons une levée de fonds d'un million d'euros fin janvier qui doit ouvrir une nouvelle ère pour Lexilife », explique à La Tribune Julien Legras, directeur général de Lexilife depuis juin dernier.

« Dans ce cadre, l'investissement de 40.000 euros pour aller chercher une médaille au CES n'était plus pertinent. De même, nous portons désormais un projet plus large, orienté vers l'ensemble des champs de la neurodiversité, y compris ceux de l'éducation, et qui va au-delà de la simple commercialisation d'une nouvelle version sans fil et connectée de la Lexilight. Nous ne sommes pas que des vendeurs de lampe ! ».

Le dirigeant veut plutôt capitaliser sur le projet social et solidaire qui a mené à la création de Lexilife en 2018, soutenue depuis cette date par son principal actionnaire, l'entrepreneur Christophe Février (Geo-Plc, Hellio).

Nouvelle offre de services liée au potentiel de la neurodiversité

« L'entreprise est née sur l'ambition d'aider les personnes touchées par l'ensemble des troubles DYS (dyslexie, dysorthographie, dyspraxie...), TDA/H, Hauts potentiels ou autistes Asperger et veut s'employer à révéler leur potentiel », poursuit Julien Legras, très engagé à titre personnel sur ces questions.

Entrevoyant une « croissance exponentielle » à cinq ans, Lexilife repense son modèle économique pour investir dans la R&D et développer de nouveaux produits et services. Avec l'objectif de proposer à moyen terme « la première offre de services et d'accompagnement » dédiée aux personnes concernées par la neurodiversité.

Par le biais de guides, d'interventions de spécialistes, de professionnels de santé, lors de différents évènements, la société accompagne déjà les familles confrontées à ces troubles en répondant à leurs interrogations. Elle a récemment lancé, via son site, ses réseaux sociaux et les plateformes audio, le podcast d'accompagnement « On se DYS tout ! », dont le format est appelé à s'enrichir.

La Lexilight à 54 euros sur dix mois et en location BtoB

Les futurs développements s'appuieront évidemment sur les enseignements et l'expérience utilisateurs (familles et professionnels) tirés de l'activité liée à la question de la dyslexie, ce trouble de l'apprentissage qui touche 7 millions de personnes en France.

Fabriquée à Saint-Malo, en petites séries de 2.000 unités par an, la Lexilight, une lampe d'aide à la lecture, est la première innovation commercialisée par Lexilife.

A date, l'entreprise de huit personnes en a vendu 4.000 exemplaires dans 37 pays. 20% du chiffre d'affaires (500.000 euros en 2021) provient de l'international. Au-delà de la période de tests de 100 jours, le taux de retour s'élève à 20-25%.

« Les personnes dyslexiques, enfants ou adultes, ont deux yeux dominants et, à la lecture, cette double dominance trouble le cerveau qui a tendance à superposer une image miroir », rappelle Julien Legras. « Notre lampe, dont les deux premières versions restent sur le marché, diffuse une lumière pulsée et modulée grâce à des diodes LED qui estompent cette image miroir. Elle contribue à fluidifier la lecture. »

Pour permettre au plus grand nombre, notamment les plus modestes, de redécouvrir le plaisir de lire, Lexilife fait également évoluer le modèle de commercialisation de la Lexilight.

A compter du 1er décembre, finie la vente classique, via son site, au prix de 549€. Les particuliers pourront privilégier un achat sur 10 mois au tarif de 54€. Pour les professionnels de la santé (orthophonistes ...) et de l'éducation (écoles privées...), Lexilife va mettre en place un contrat de location BtoB à 9,99 € par mois. De nouvelles innovations destinées à la prise en charge d'autres troubles DYS devraient voir le jour l'an prochain indique la startup.

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