Et si Facebook détrônait Google...

Le film « The Social Network », en salles aujourd'hui, retrace les débuts de Facebook. La percée fulgurante du réseau sur la Toile peut redistribuer les positions des géants de l'Internet.

Quel pays émergent, dont la population multipliée par 2,5 en un an, atteint 500 millions d'habitants, et est devenu le troisième le plus peuplé du monde ? Et qui vient défier des géants déjà solidement implantés sur le jeune continent du Web? Ce prodige, c'est Facebook, le réseau social, dont l'ascension fulgurante fascine, devenant six ans après sa création le sujet d'une fiction portée sur grand écran. « The Social Network » sort aujourd'hui dans les salles françaises.

Le conte de Mark Zuckerberg, informaticien surdoué, qui invente un trombinoscope en ligne pour permettre aux étudiants de Harvard de communiquer en réseau, et se retrouve à 26 ans, dixième fortune de la high-tech au classement Forbes, devant Steve Jobs, le patron de Apple, est de nature à inspirer le cinéma. Au-delà de cette réussite, se profile la bataille pour la domination du Web, entre Facebook et Google. Elle concerne nombre de secteurs économiques, de plus en plus dépendants d'Internet.

En août, les internautes américains ont passé davantage de temps sur Facebook (41,1 millions de minutes) que sur Google (39,8 minutes). On fait de plus en plus de choses sur Facebook: de simple réseau de mise en relation d'un cercle d'amis, c'est devenu une plate-forme d'applications ouverte aux développeurs, qui y créent des jeux (comme Farmville). Il s'est disséminé sur l'ensemble du Web, grâce à la fonction « Facebook connect », qui permet de signaler d'un simple clic depuis plus d'un million de sites un contenu sur son profil Facebook. Il s'est installé sur les mobiles, et bientôt sur les téléviseurs connectés.

Règne du « partage » massif

Aujourd'hui, on peut communiquer avec ses amis exclusivement via Facebook et délaisser « tchats », messageries Hotmail (Microsoft) et autres Gmail (Google). De plus en plus, c'est en cliquant sur un lien recommandé par un « ami » Facebook qu'on lit un article de journal en ligne, regarde une vidéo, choisit un restaurant, plutôt qu'en tapant une requête dans un moteur de recherche. La « recommandation sociale », le « partage » commencent à remplacer « la recherche » comme porte d'entrée du Web. De quoi ébranler la puissance d'un Google qui, en indexant des milliards de pages Web, en rassemblant une audience massive sur son moteur et en vendant des liens publicitaires associés aux mots recherchés, a généré en 2009 près de 24 milliards de dollars de chiffre d'affaires et 6,5 milliards de profits?

Les deux groupes ont une vision messianique de leur rôle. Google veut « organiser toute l'information du monde et faire le bien (Don't be evil) ». Mark Zuckerberg, avec Facebook, veut « faire du monde un espace plus ouvert, plus connecté ». Et, ajoute-t-il, « la plupart des informations qui nous intéressent sont celles que nous avons en tête. On ne peut pas les indexer ». Mais Facebook, qui a refusé une offre d'achat à 1 milliard de dollars de Yahoo en 2006, et ne montre aucun empressement pour s'introduire en Bourse, reste un nain économique face à Google. Ses recettes sont estimées à 550 millions de dollars en 2009. Il serait à l'équilibre mais ses coûts (personnel, serveurs informatiques.) augmentent à mesure que le nombre de membres croît. L'enjeu est de faire grimper les recettes publicitaires plus vite encore.

Retrouvez notre dossier complet sur Facebook dans La Tribune de ce mercredi 13 octobre.

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Commentaires 3
à écrit le 29/11/2010 à 7:53
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Facebook c'est un peu le miel de l'ours. Plus l'intervalidité est élevé, plus l'ours va la regarder et vivre.

à écrit le 29/11/2010 à 7:52
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ohoh

le 24/01/2011 à 16:12
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QUOI ta quoi Amico ! t pas d'akord ! aller rentre chez toi ptite cibre

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