Meta double ses profits mais les investissements colossaux dans l'IA inquiètent Wall Street

Meta, la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a doublé son bénéfice net au premier trimestre, à plus de 12 milliards de dollars, mais le coût de plus en plus élevé de ses investissements dans l'intelligence artificielle (IA) inquiète Wall Street. Le cours de Bourse a chuté fortement lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
L'annonce d'une enveloppe d'investissements compris entre 35 et 40 milliards de dollars cette année, plus que prévu, à cause justement des besoins dans l'IA, a douché le marché.
L'annonce d'une enveloppe d'investissements compris entre 35 et 40 milliards de dollars cette année, plus que prévu, à cause justement des besoins dans l'IA, a douché le marché. (Crédits : Dado Ruvic)

Toujours plus haut. Meta, qui regroupe Facebook, Instagram et WhatsApp, a doublé son bénéfice net sur un an au premier trimestre, engrangeant 12,4 milliards de dollars, une performance supérieure aux attentes des analystes. Numéro deux mondial de la publicité en ligne, le géant des réseaux sociaux a vu son chiffre d'affaires trimestriel bondir de 27%, à 36,5 milliards de dollars, grâce à ses ventes publicitaires sur ses différentes plateformes.

Rattraper le retard dans l'IA générative

« L'activité publicitaire de Meta est en pleine effervescence », a réagi Max Willens de Emarketer, en soulignant que l'entreprise surfe sur plus d'espaces publicitaires disponibles à la vente et un prix moyen en hausse, lui permettant de « dégager des marges enviables, même si elle continue d'investir dans des secteurs qui ne contribueront peut-être pas aux bénéfices avant plusieurs années ».

Il parle ainsi de l'IA générative (production de textes, images et autres contenus, sur simple requête en langage courant), une activité dans laquelle le groupe dirigé par Mark Zuckerberg pousse les feux pour rattraper son retard sur Microsoft et Google en adoptant une stratégie différente. Son modèle de langage de Meta est en effet « open source » (accès libre au code de programmation) pour les entreprises et chercheurs.

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L'annonce d'une enveloppe d'investissements compris entre 35 et 40 milliards de dollars cette année, plus que prévu, à cause justement des besoins dans l'IA, a douché le marché : l'action du groupe californien perdait plus de 16% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.

« Je crois que nous avons gagné en optimisme et en ambition sur l'IA », a tenté d'expliquer Mark Zuckerberg.

Llama 3, un nouveau modèle d'IA plus perfectionné

Alors que Meta a dévoilé la semaine dernière la nouvelle version de Meta AI -son assistant qui répond aux questions des utilisateurs, comme ChatGPT-, Mark Zuckerberg a assuré que les premiers retours étaient très positifs, et l'encouragent à investir suffisamment pour « rester à la pointe » et faire de Meta AI « le meilleur et le plus utilisé assistant d'IA au monde ». Meta AI va gagner en visibilité sur les plateformes du groupe et en compétences grâce à un nouveau modèle d'IA plus perfectionné, Llama 3,

« Nous ne nous contentons plus d'entraîner de bons modèles d'IA pour construire de nouveaux produits pour les réseaux sociaux et le commerce en ligne (...) Nous sommes arrivés à un stade où nous montrons que nous pouvons construire des modèles de pointe et devenir la première entreprise d'IA au monde ».

Il a cependant reconnu qu'il faudra sans doute « plusieurs années » avant que ces efforts ne portent leurs fruits.

Lire aussiLlama 3 : Meta donne un avant-goût de sa nouvelle puissance de feu dans l'IA

Pertes dans le métavers

Trop long et trop incertain pour Wall Street. Pendant la conférence, certains analystes ont même suggéré que Meta dépense moins dans le métavers (mélange des univers réels et virtuels via des lunettes et casques high tech), et libère ainsi des fonds pour l'IA. Décrit par Mark Zuckerberg comme l'avenir d'internet, la branche Reality Labs qui chapeaute les activités de métavers a de nouveau enregistré des pertes conséquentes, de plus de 3,8 milliards de dollars. Mais Meta continue d'avancer dans ce domaine, avec le lancement cette semaine de « Meta Horizon OS », son système d'exploitation pour les appareils de réalité mixte, désormais ouvert à d'autres fabricants.

D'une manière générale, 3,24 milliards de personnes utilisent au moins un de ses services au quotidien, soit 50 millions de plus qu'à la fin 2023. La croissance de Meta repose notamment sur ses outils publicitaires ultra perfectionnés et sur l'appétit des consommateurs et des annonceurs pour les « Reels », ces courtes vidéos divertissantes à faire défiler à la suite, copiées sur TikTok. D'ici à la fin de l'année, Meta pourrait en outre commencer à vendre de la publicité sur Threads, sa plateforme de messages écrits similaire à X (ex Twitter).

Cela ferait plaisir « aux annonceurs qui veulent communiquer en temps réel avec leur public et qui auront enfin une alternative viable à X », a noté Mike Proulx, vice-président du cabinet Forrester.

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Commentaires 7
à écrit le 25/04/2024 à 22:04
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"Meta, qui regroupe Facebook, Instagram et WhatsApp, a doublé son bénéfice net sur un an au premier trimestre" Et certains s'étonnent encore de l'ensauvagement d'une société occidentale soit disant moderne dont la jeunesse est livrée à l'abandon...

à écrit le 25/04/2024 à 16:25
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Merci pour cet article : super clair et instructif . Et bravo !

à écrit le 25/04/2024 à 10:14
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Avec de tels profits on comprend que le monde de l'IA sera dominé par les entreprises US, aucune entreprise européenne n'aura la puissance d'investissement des GAFAM. l'Europe un mini nain qui se prend pour un géant ,c'est à mourir de rire,

à écrit le 25/04/2024 à 9:58
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12 milliards de dollars de profit en trois mois, on comprend pourquoi le monde de l'IA sera dominé par les USA, personne en Europe n'a les moyens d'investir aussi massivement que les GAFAM. l'Europe est foutue.

à écrit le 25/04/2024 à 8:30
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Ah ça c'est sûr que la bourse est tétanisée par le principe de l'investissement et c'est bien poru cela qu'on se demande pourquoi ce truc est encore là alors que cela devrait être son rôle prioritaire. Nos dirigeants sont faibles.

à écrit le 25/04/2024 à 8:29
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encore des superprofits que la france va vouloir taxer pour lutter contre le rechauffement climatique du transit energetique injuste car ultraneoliberal, c'est a dire reflouer l'etat francais pas gere

le 25/04/2024 à 9:17
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@- churchil - Toi y en a vouloir dire quoi?

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