Taxe App Store : pourquoi Facebook obtient un répit jusqu'à la fin de l'année

Alors qu'une douzaine d'entreprises de la tech mènent une fronde contre la "taxe Apple" -qui prend 30% du montant de chaque transaction passant par une appli téléchargée via l'App Store-, la firme dirigée par Tim Cook a accordé une exception de trois mois à Facebook, pour faire un geste à l'égard des PME qui utilisent son nouvel outil d'organisation d'événements en ligne.
Sylvain Rolland
Apple s'est engagé à suspendre jusqu'à la fin de l'année sa commission de 30% concernant le nouvel outil d'organisation d'événements payants en ligne de Facebook.
Apple s'est engagé à suspendre jusqu'à la fin de l'année sa commission de 30% concernant le nouvel outil d'organisation d'événements payants en ligne de Facebook. (Crédits : DR)

Jusqu'alors très stricte sur sa commission très controversée de 30% sur tous les achats qui passent par une appli téléchargée via l'AppStore -l'unique magasin applicatif des produits Apple comme l'iPhone ou l'iPad-, la firme à la Pomme lâche un peu de lest pour Facebook. Le réseau social aux 2,7 milliards d'utilisateurs actifs par mois, a annoncé le week-end dernier avoir trouvé un accord avec le fabricant et exploitant de l'iPhone. Apple s'est ainsi engagé à suspendre jusqu'à la fin de l'année sa commission de 30% concernant le nouvel outil d'organisation d'événements payants en ligne de Facebook.

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Un "répit momentané" qui n'est en rien une inflexion d'Apple

Le groupe californien avait demandé cet effort de la part d'Apple pour soutenir les PME mises en difficulté par la pandémie de coronavirus. Facebook avait demandé en août à Apple de réduire la commission de l'App Store pour son nouvel outil d'organisation d'événements payants en ligne, qui permet à des PME de proposer des cours de cuisine, de yoga et autres types de visioconférences, via leur page Facebook, pour un tarif qu'elles sont libres de définir.

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Pour aider les PME en difficultés -et les inciter à souscrire à son outil-, Facebook avait promis de ne pas toucher de commission sur ces événements pendant au moins un an, afin que les organisateurs perçoivent l'intégralité des sommes récoltées. Mais ce geste ne fonctionnait que si les entreprises utilisent un ordinateur ou un appareil mobile sous Android, le système d'exploitation de Google. Car sous iOS, le système d'Apple, les petites entreprises ou créateurs de contenus ne recevaient que 70% de leurs recettes, conformément aux règles de la marque pour l'App Store, son incontournable plateforme de téléchargement d'applications (y compris celle de Facebook).

"Apple a accordé un répit momentané de trois mois, après quoi les entreprises à la peine devront, à nouveau, payer à Apple entièrement la taxe de l'App Store de 30%", a commenté Joe Osborne, un porte-parole de Facebook.

Toutes les sociétés vont en bénéficier, sauf les créateurs de contenus sur Facebook Gaming. Apple justifie habituellement cette taxe, qu'il estime d'un niveau standard sur ke marché, en expliquant qu'elle sert à assurer le bon fonctionnement de la plateforme et la sécurité des utilisateurs.

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Fronde des géants de la tech contre Apple

La nouvelle tombe alors qu'une douzaine d'entreprises, dont Deezer, Spotify, Match Group (Tinder) et Epic Games (éditeur de Fortnite) viennent de former une alliance contre Apple, qu'elles accusent d'abus de position dominante sur sa plateforme de téléchargement des applications mobiles.

L'association veut faire évoluer la règlementation sur les magasins d'applis. Elle reproche aux opérateurs de plateformes mobiles - principalement Apple (iOS) et Google (Android) - d'être à la fois juges et parties et d'écraser la concurrence en favorisant leurs propres produits.

Epic Games est de son côté engagé dans une bataille juridique et médiatique féroce contre Apple sur le même sujet.

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