L'Autorité de la concurrence exclut tout démantèlement de Canal Plus

Le président de l'Autorité de la concurrence, Bruno Lasserre, a déclaré aux dirigeants de la chaîne cryptée qu'il ne leur imposerait aucune scission. La perspective d'une vente forcée de CanalSat ou de StudioCanal disparaît donc. Une telle menace était évoquée à l'occasion du réexamen du rachat de TPS par Canal Plus.
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Beaucoup de bruit pour rien ? Le démantèlement de Canal Plus par l'Autorité de la concurrence n'aura pas lieu. Certes, le gendarme de la concurrence imposera bien toute une série d'obligations à à la chaîne crypée en échange de son feu vert au rachat de TPS. Mais il n'imposera ni une vente du bouquet CanalSat ni du producteur de cinéma StudioCanal. C'est le président de l'Autorité lui-même, Bruno Lasserre, qu'il l'a déclaré aux dirigeants de la chaîne cryptée le 11 juin, lors de l'audience à huis clos consacrée au réexamen du rachat de TPS. Précisément, Bruno Lasserre a déclaré qu'il excluait une scission du groupe, ou des mesures de séparation structurelle. Toutefois, il n'a pas précisé les obligations qu'il compte imposer, et qui doivent être annoncées sous peu.

Canal plus avait joué la dramatisation

La vente de CanalSat et de StudioCanal avait été initialement réclamée par certains concurrents non identifiés de Canal. Les dirigeants de Canal avaient alors joué la dramatisation, se plaignant d'une menace de démantèlement du groupe, afin de susciter la compassion du secteur culturel. Une séparation entre Canal Plus et CanalSat serait « désastreuse », avait ainsi dénoncé début juin Rodolphe Belmer, le directeur général de la chaine, ajoutant : « si on nous avait dit cela à l'époque, nous n'aurions jamais fait la fusion CanalSat-TPS ! ».

Lors de l'audience du 11 juin, plusieurs concurrents ont été auditionnés, et apparemment personne non plus n'a demandé une cession de CanalSat ou de StudioCanal. Au total, une demi-douzaine de groupes ont été auditionnés : TF1 (représenté par Nonce Paolini et Laurent Solly), Orange (représenté par Serge Laroye), Be In Sport (représenté par Youssef Al Obaidly), la Ligue de football professionnel (représentée par Frédéric Thiriez), mais aussi Numericable ou encore les professionnels du cinéma réunis au sein du Bloc. La direction de la concurrence de Bercy s'est aussi exprimée, ne réclamant pas non plus de mesures très radicales.

De son côté, Canal Plus était représenté par son président Bertrand Meheut, son secrétaire général Frédéric Mion mais aussi son actionnaire Vivendi, en la personne de Jean-Bernard Levy. A noter que Frédéric Mion a dû remplacer au pied levé l'avocat de la chaîne cryptée, Me Pascal Wilhelm, retenu ce jour là par sa garde à vue dans l'affaire Bettencourt. En raison de l'absence imprévue de Me Wilhelm, Canal Plus a demandé -en vain- un report de l'audience.

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